Une libre adaptation du personnage de Calimero, héros malgré lui d’un dessin-animé de mon enfance. Il se sentait fort malchanceux de naissance puisqu’il était le seul poussin noir d’une fratrie de poussins jaunes. Son expression favorite, dans les moments où il devait affronter des épreuves difficiles était “C’est vraiment trop injuste !”. C’est petit à petit que je l’ai transformé en un poussin doté d’un esprit rebelle, qui repousse les ondes négatives tout en s’agrippant fermement à sa branche.
La nuit passée, je me suis réveillé en sursaut avec une oreille coupée !!!
Ce n’était pas à la manière de Van Gogh, moi c’était le son à l’intérieur qui avait été coupé à mon insu.
Étant équipé de naissance de la stéréophonie en qualité haute fidélité, c’est par réflexe que je tends immédiatement l’autre oreille pour voir si je pouvais encore m’entendre avec.
Je claque des doigts et constate que le canal droit lui, n’avait pas trop morflé.
J’allume ma lampe de chevet, saisis mon smartphone et me trouve dans l’impossibilité de lire quoi que ce soit sur l’écran ! Cette soudaine semi-surdité s’accompagnait de la vision d’une taupe sénior égarée dans une poussiéreuse galerie souterraine.
En reprenant mes esprits, je finis par me souvenir que je suis un porteur de lunettes à verres progressifs et que suis encore à même de repérer ma monture dans un certain flou artistique. L’obstacle visuel rapidement surmonté, c’est avec une acuité proche de celle d’un aigle à peine sorti du nid que je scanne la surface de ma table, sans y détecter la présence d’un sonotone !
Alors séquence diagnostique : Pas de concert sans bouchons d’oreilles récent, pas de résidus chimiques d’eau de piscine, pas d’écume de bain-moussant, pas de négligences hygiéniques ni même un assourdissement brutal à base de gros mots. Et je ne m’étais pas couché le ventre affamé non plus.
Déplacement stratégique en salle de bain pour y procéder à une exploration au coton-tige du conduit auditif dysfonctionnel : Rien à signaler : Absence totale de matière organique obstruant le canal en rade.
Autre hypothèse plausible : Une alerte coup de vieux imminent !
Mon cerveau en position privilégiée pour savoir que je dispose d’une ouïe très fine pour mon âge, me prévient à sa manière, qu’il ne faudra pas trop y compter à perpète.
Qu’il existe toute une gamme d’acouphènes monotones capables de venir se glisser entre les petits marteaux et les petites enclumes de tout mélomane du gros rock qui tache, prêts à aller y parasiter quelques-uns des meilleurs riffs de la planète.
Si ça se trouve, il ne va plus tarder à me réveiller en sursaut au beau milieu d’une nuit de pleine lune pour me révéler qu’il vaudrait mieux que je me prépare aussi à l’idée que mon goût pour la bonne bière ne sera pas immortel non plus !
En gros pour moi, ça commence sérieusement à sentir le sirop de framboise et les concerts de silent-air-guitares…
>.<
source : Internet + quelques adaptations : statuette fétiche Arumbaya
>.<
Après une journée entière passée à être sourd comme la moitié d’un pot, mes perceptions auditives sont progressivement revenues à la normale.
Entre temps, j’ai pu établir une autre hypothèse : Il pourrait s’agir d’un super-pouvoir que je ne maitrise encore qu’à moitié et pas encore avec celui de ma volonté…
Il arrive parfois qu’un touriste en excursion loin de chez lui, se mette en piste … …
Et qu’ensuite un peu déboussolé, il se perde dans la nature en cherchant à rentrer à son hôtel ! Il faut dire, pour sa défense, qu’il s’était mis en confiance en trouvant le lieu de la fête sans difficultés particulières.
J’en connais certains à qui c’est déjà arrivé et c’est précisément à leur intention, que les laboratoires SunOf ont développé ce modèle spécial de boussole pour touriste éméché voire carrément bourré et soudain amputé de tout ou grande partie de son sens de l’orientation. Un dispositif de précision dont l’aiguille pointe en direction du plumard d’une suite royale plutôt que de celle de notre cher pôle magnétique.
>.<
[ Un assemblage à base de souvenirs embarrassants et de pictogrammes vectoriels SVG pompés sur le net ]
Samedi passé à l’aube, c’était loin d’avoir conscience du danger auquel il s’exposait en participant à une préparation de sacs destinés à partir au point de recyclage, que mon brave index droit de droitier a été la victime d’une horrible attaque !
Le coupable du méfait, qui se cachait au milieu d’objets contondants, a frappé par surprise, infligeant à ce pauvre membre stratégique mais sans défense, une large et profonde entaille transversale.
L’auteur de la blessure n’était autre qu’une feuille de papier d’apparence innocente, armée contre toute attente d’un bord aussi tranchant qu’un scalpel.
Désormais envahi par les flammes de l’enfer, il lui était devenu impossible de pianoter du texte sur un clavier physique. Il lui était difficilement envisageable de pouvoir titiller des scrolls sur une roulette de souris informatique. Même l’idée de devoir aller swiper la surface d’un écran tactile lui était devenu insoutenable…
Heureusement qu’il me restait encore en réserve quelques-uns de ces doigts qui trainaient au fond d’une poche pour tenter de faire un petit dessin avec ma dernière main valide.
L’autre jour, j’ai lu quelque part dans un extrait d’interview, qu’une actrice célèbre aurait déclaré qu’elle ne pouvait presque plus offrir de première impression. En gros, que ceux qui avaient déjà fait sa connaissance par écrans interposés, se seraient forgés une opinion quasi-définitive à son sujet.
Ma première impression de cet article a été qu’elle avait plutôt eu le fin nez de procéder à des tirs groupés de premières impressions, sans forcément avoir a y être confrontée en personne. Qu’ensuite les premières impressions réussies se sont naturellement regroupées en fans clubs ou en autant de terrains conquis. Qu’ainsi, un premier tri efficace à large échelle avait été effectué. Que tout cela à mon sens, avait toutes ses chances d’être un bon concept.
Suite à cette première analyse rapide, sa déclaration est allé garnir la pile des sujets de réflexion en attente.
Il y a eu cet autre jour où j’ai fait la découverte du poisson-spatule. Il était en suspension derrière un écran de verre et me fixait de son œil critique. Comme son nom le laisse supposer, cette espèce a été affublée entre ses yeux d’une longue spatule, qui mesure un bon tiers de sa longueur. Pour être honnête, ma première impression a été que c’était sans doute là, un poisson du vendredi. Non pas celui du jour où on serait tous éventuellement censés en consommer, mais celui du designer épuisé par la masse de travail accompli, se voyant tuer du temps sur un projet lambda en attendant son départ en week-end.
Serait-ce là le fruit d’une tentative de mutation qui aurait mal tourné ? Est-il un exemplaire unique dont la malformation aurait provoqué le rejet des siens ? Mais non, il s’agit bel et bien d’un modèle de série : Il y en a plein d’autres là-dedans et ils sont tous presque en tous points pareils !
Mais à quoi bon pourrait lui servir cette oblongue spatule ? Certainement pas d’écritoire ou de boîte à hameçons, cela parait évident. Une hypothèse plausible serait que cet outil proéminent lui serve à aller farfouiller dans une épaisse couche de vase, à la recherche de restes de granulés de nutriments ou pour y dénicher une âme sœur enfouie. Parce que de toute évidence, pour cette espèce en particulier, un bon repas en face à face ne promet pas que des sommets de romantisme.
C’est un coup d’œil sur la fiche technique du curieux spécimen qui m’apprend que son appendice nasal surdimensionné est bardé de haute technologie en matière de récepteurs sensoriels…
Et nous, qui avec le progrès, nous sommes habitués à cuisiner du poisson sans arêtes, sans œil, sans écailles, sans nageoires, qui ne colle pas dans la poêle, qu’on peut retourner facilement à l’aide d’une spatule profilée. Un ustensile basique dont on est soudain amené à découvrir que nous n’en sommes absolument pas à l’origine non plus !
C’est donc suite à ma seconde impression que je demande une fois de plus à dame nature de m’accorder son pardon et si possible, un supplément de largesses, pour l’avoir une fois de plus, un peu vite, suspectée de se livrer à des bricolages ridicules avec des pièces qui lui restaient sur les bras.
Voilà, aujourd’hui ce sujet est passé de la pile des sujets de réflexion en attente à celle des sujets à approfondir en attente. Un de ces jours, c’est décidé, je vais aussi prendre le temps de me pencher sur la fiche technique de cette fameuse actrice…