Tag Archives: rimes

Vertigo

 

 J’ai toujours eu très peur du vide…

Mais faisons semblant d’être intrépide !

Allez je retiens mon souffle et je regarde en bas…

Bon, je vois de l’eau, c’est déjà ça !

 

Va falloir que je plonge avec grâce

Sans me prendre un plat en surface

Et pour ajouter un peu d’élégance

Un double périlleux arrière de grande audace

 

Attention à ne pas toucher le fond de la piscine

Ne pas oublier de me boucher les narines

Et me jeter comme si je pouvais m’envoler

Donnant l’illusion que dans l’air je serais le plus léger

 

Voilà que je me balance sur la planche

Sur cette phobie je tiens enfin ma revanche

Je prends ma respiration la plus profonde

Allez juste encore quelques secondes…

 

Il n’y a rien à faire je ne parviens pas à m’élancer

J’ai bien trop peur de lamentablement m’écraser

De me rompre le cou sur le bord du bassin

Je ne peux pas croire une seconde que je ne risque rien !

 

Alors je m’invente et me rassure de mille excuses,

Que de mon courage il ne faut pas trop que j’abuse

Elle est bien trop froide et je suis piètre nageur

Et je n’ai vraiment pas l’étoffe d’un cascadeur…

 

Si je l’avais fait, j’aurais pu y laisser des plumes

Ou pire, on m’aurait décerné médaille à titre posthume

 

[ nouvelle publication d’un billet de 2012, voire plus ancien ]

Fatalité d’une larve nonchalante

 

Je suis née larve aveugle et paresseuse

Dans un berceau de destinées prometteuses

J’ai volontiers changé de peau, me suis restreint à ramper au sol

Mais un jour vous m’admirerez transformé, vous avez ma parole !

 

Je n’attends plus que le signal pour aller me recroqueviller

Dans un cocon soyeux, douillet et bien arrimé

Pour en insecte éminent tranquillement me métamorphoser

Me laisser pousser de grandes ailes pigmentées

 

Enfin je pourrai franchir tout obstacle simplement porté par les airs

Ivre de liberté, avide d’aller vers les contrées les plus hospitalières

Je ne me reposerai que sur l’épanouissement des fleurs

M’enivrerai de parfums et m’aveuglerai de couleurs…

 

( un ancien billet republié )

Le pot de déconfiture

Tu t’en es payé une bonne tranche là, était-ce tentant ?

Était-ce délectable d’étaler le beurre ainsi que son argent?

Devant le pot de déconfiture, d’être le chapardeur salivant ?

Je te félicite d’ailleurs de n’en faire une tartine pour autant!

Craignais-tu, toi pourtant fine gueule

Qu’on t’enlève tout le pain de la bouche ?

Tu n’en laissais ne serait-ce qu’une miette seule

Roulé dans la farine, moulé à la louche !

J’ai obtenu belle part de fruit et de croustillant

Même lorsqu’à la baguette j’ai dû marcher

Parfois je l’avoue, j’avais le couteau entre les dents

Ma tartine ne tombait alors que du mauvais côté

Est-ce que je craignais, moi pourtant grande gueule

Qu’on ne me confisque jusqu’à la peur au ventre ?

Comblé de saveurs, boulimique d’amuse-gueules !

Offerts par le boulanger, chipés dans le grand centre !