Author Archives: SunOf

Allons du calme en cabine s’il vous plaît ! Je suis là !

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Bienvenue dans l’exigüité de cet espace, tantôt inconfortable, tantôt étouffant

Vous pouvez ignorer vos compagnons de voyage puisqu’il ne durera pas longtemps !

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Je vous présente Elevatorman

C’est le super-héros de l’ascenseur

Je l’ai rencontré et en à peine quelques secondes

Il m’avait démontré qu’il pouvait sauver le monde !

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Coin-coin, mais pas cui-cui

C’était pendant un cours de dessin sur le vif, dans un joli petit parc animalier, que j’avais par hasard assisté à la danse des canards en chaleur. Posté devant leur enclos, j’essayais d’en dessiner un sur mon bloc note. Et je dois dire que le bal dont j’avais été le témoin pour la première et unique fois de ma vie était inattendu et perturbant. Visiblement, ça se faisait sans aucune forme de consentement, de désir de monogamie et d’élans de tendresse ! Et c’était clairement une situation propice à y laisser des plumes ! Alors plutôt que de rester planté là mal à l’aise, et de continuer à crayonner des palmipèdes surexcités nourrissant d’autres projets que celui de poser en modèle pour moi, j’avais respecté la prévalence des lois de la nature et m’étais éloigné…

( Vérification faite sur la toile, en effet, les accouplements de canards peuvent être particulièrement brutaux )

C’était à ce moment-là que j’avais perçu les mélodieux sifflotis d’un oiseau perché quelque part dans les arbres au feuillage touffu. Ben oui, tout était quand même aussi permis pour accroitre un potentiel de séduction à l’arrivée de la saison des amours ! La grande surprise, c’était qu’il sifflotait fidèlement les six premières notes du générique de la série télé X-files ! Et ce romantique chanteur invisible de me confirmer cette séquence à plusieurs reprises avant de garder le silence.

Avec la prof de dessin, la seule de notre groupe à l’avoir entendu elle aussi, on s’était regardés très intrigués, tendant tous les deux une oreille curieuse : Espérant capter une éventuelle reprise du célèbre refrain… Mais malheureusement, plus rien !

Nous n’avons jamais su s’il s’agissait là d’une grosse farce du style caméra cachée ou si ce n’était pas le cas, alors le mystère était de savoir lequel de ces compositeurs et interprètes avait bien pu plagier l’autre.

Ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai pensé que la vérité était peut-être ailleurs : Ça pouvait être le chant d’un oiseau exotique captif dans une volière de ce parc, une cage qui m’aurait peut-être échappé. L’impression perçue était pourtant clairement que ce son venait d’en-haut et qu’il était d’une qualité sonore naturelle et enveloppante. L’hypothèse qu’il s’agisse d’une sonnerie de téléphone portable me paraissait donc à écarter…

A ce jour, cette affaire non résolue se trouve encore parmi mes dossiers non classés.

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Un colvert ébahi. Un dessin improvisé qui m’a conduit à me rappeler les événements relatés ci-dessus. Je préfère continuer d’imaginer que les canards peuvent avoir des coups de foudre !

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Aujourd’hui serait demain la veille !

Un article encore en cours de réflexion et de finalisation.
Il s'agira probablement d'une progression laborieuse... 

J'écrivais un article plus léger que
celui-ci quand j'ai subitement été saisi d'une crise   
d'anxiété écologique... Une préoccupation qui généralement 
ne me réussit pas et que j'ai encore beaucoup de mal 
à gérer.
Mais cette fois-ci, pas de déni, ni d'échappatoire : 
je m'y attaque frontalement jusqu'à ce que je 
m'auto-apaise. Et que le malaise soit digéré..
...
Et voilà, la crise est passée ! (seulement la mienne) 
Je vais tout de même essayer de terminer cet article.
Mais petit à petit, il n'y a pas urgence... 
...

Alors comme ça sur notre bonne vieille Terre, nous sommes parfaitement capables de créer de véritables bulles de simulation de vie humaine sur la lune et sur mars ! Et on trouve à la pelle des volontaires qui ne sont pas nés de la dernière pluie pour aller s’y isoler durant des mois en apportant leur contribution aux avancées de la science…

Par contre, nous ne nous bousculons pas pour lancer un projet comparable qui modéliserait/simulerait le plus fidèlement possible la vie sur Terre dans 30,40 ans et plus ? Nous aurions l’opportunité d’y envoyer en stage d’immersion ou de survie, les spécimens les plus hypocrites, sceptiques et psycho-rigides d’entre nous, pour expérimenter en “conditions réelles” ce qui concerne le futur de l’humanité et des autres formes de vie ? De pouvoir en quelque sorte aller faire de la plongée sur la planète de nos descendants de manière interactive et non pas seulement encadré en simple spectateur. D’aller s’imprégner des conséquences à long terme de nos agissements. De nous laisser marquer au fer rouge par l’ampleur de dégâts constatés ou au contraire de nous féliciter de l’efficacité d’une série d’efforts consentis à temps. Et peut-être en revenir convaincu voire transformé.

Ce serait sûrement un véritable crève-cœur pour les scientifiques et les laborantins sur place de devoir maltraiter le magnifique écosystème passionnément reproduit sous serre ou sous coupole… Mais peut-être aussi que grâce aux enseignements collectés au cours de ces simulations, nous disposerions alors d’un temps d’avance et d’une marge de réaction suffisante qui nous permettrait de compenser les inerties de réactivité de nos milieux politiques, démocratiques, juridiques et économiques.

Il est certainement plus facile de simuler la vie sur la lune et sur mars que de manipuler, de reproduire les innombrables paramètres interconnectés d’une Terre de demain. Parce que ce ne sont déjà plus que des déserts complets déprimants, qu’on peut au pire éventuellement encore aller contaminer un peu. Pour cette reproduction de la Terre du futur, Il s’agirait de mettre en commun, intégrer et lier toutes les modélisations terrestres existantes, en gérer les interactions, en inclure d’autres. Et puis il y a aussi toutes ces diversités interdépendantes à répliquer… c’est riche ! Pfffiuw, c’est du boulot ! Un projet pharaonique de science-fiction qui parait utopique, mais j’aime bien et je pense que si on s’en sort sans trop de casse, un jour, ça se fera… A moins que par miracle, on n’ait plus de raisons de mettre en œuvre et de maintenir une installation de cette nature… En attendant, il s’agira de savoir autant que possible simuler ce simulateur dans nos têtes.

Je ne sais pas si à la base il y a un problème de priorités, de suprématie, de finances, de pouvoirs, de rivalités, de concurrence, de capitalisme, d’égoïsmes, d’avidité, de frime ou autre dans tout cela, mais en tant qu’individu idéaliste et rêveur qui n’a jamais fréquenté les bancs de l’université, je me demande vraiment où exactement ça peut coincer à ce niveau là ! Ils me semble que les scientifiques ont des outils puissants pour découvrir, progresser, expérimenter et vérifier leurs théories, mais qu’il leur manque un dispositif immersif pour béotiens, qui leur permettrait de nous mettre le nez carrément dedans…

Dans le cas où cette grande serre expérimentale futuriste aurait même en partie déjà été réalisée quelque part, ce serait sympa de la partager un peu avec nous tous et d’y organiser quelques “journées portes ouvertes“. Je pense que pour commencer, ça donnerait de bons reportages avec de poignants témoignages . Dans le genre : “- j’y étais et franchement, ça n’a pas été une partie de plaisir ! Et ce n’est pas demain la veille que je compte y retourner ! “

Mais si ça se trouve… je suis justement l’un des nombreux cobayes envoyés dans ce “climate situation simulation park” et je ne suis même pas au courant … 🙂

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Papy une fois de plus, nous fait son grand gamin dans le simulateur climatique

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Prison brèque

Je devais purger une lourde peine pour des motifs qui me semblaient dérisoires. Mais j’avais pleinement conscience que je ne serais pas le dernier innocent sur cette planète à être injustement condamné et sanctionné. Donc j’étais au pain sec et à l’eau du robinet et les conditions carcérales étaient sévères : Je ne devais quitter ma cellule du premier étage de la taule familiale sous aucun prétexte ! Pour accentuer ma sensation de privation de liberté, la porte d’accès au rez-de-chaussée avait été verrouillée par la surveillante en chef. Mais ça, c’était sous-estimer les talents de serrurier du jeune détenu et mésestimer ses prédispositions à improviser avec les moyens du bord ! J’ai profité d’une ronde de la gardienne pour crocheter le verrou, qui n’a pas résisté plus de trois minutes à mon passe-partout bricolé. Qui ne tenterait rien n’aurait rien, c’était ça la clé ! [ et toc ! ]

Au niveau sensation de pur plaisir, c’était pour moi tout à fait équivalent à l’idée de m’être évadé par la grande porte d’un pénitencier de haute sécurité ! Comme je n’avais pas repéré d’hélicoptère dans la cour pour un envol vertical vers la liberté, je me suis introduit dans le garage et y ai emprunté mon cyclomoteur pour prendre la clé des champs. C’était droit devant, plein gaz, ni vu ni connu et sans même jeter un dernier coup d’œil dans le rétroviseur. [ rires sardoniques ]

Je ne m’étais par contre malheureusement pas suffisamment investi dans la préparation de ma cavale ce qui a fait que le soir même, j’avais été repris par mes gardiens qui m’ont ramené manu militari au mitard. [ très pacifiquement en réalité ] J’ajouterais que je n’étais pas franchement un expert en brouillage des pistes non plus. Mais moi, j’y avais pris goût à cette escapade ! 70 kilomètres de poudre d’escampette, c’était pas si mal pour une première fois ! Et puis bah, ce sera la prochaine tentative qui sera la bonne ! [ on y croit ]

[ Le plus drôle c’est que si ma mère n’avait pas fermé cette porte à clé, je me serais certainement plongé dans une bédé au lieu de me lancer dans une vraie fugue. Mais voilà, pour moi dans ces conditions, il y avait largement de quoi aller jusqu’à limer des barreaux ]

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Lors de mon évasion suivante, j’en ai profité pour hausser le niveau de difficulté d’un cran ou deux. Le centre de détention était cette fois localisé sur une île en pleine mer et ce n’était pas parce qu’il faisait quarante degrés à l’ombre, que j’allais m’y laisser moisir sans me rebeller. C’est encore en réaction à un sentiment d’injustice que j’ai profité de l’heure de la promenade matinale et d’une absence de vigilance des sentinelles pour me faire la belle

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’a pas été une promenade de santé, car je me suis perdu sur cette île qui s’est révélée être bien plus déserte, plus vaste et plus caniculaire que lors de mes premières estimations. Je n’avais aucune envie d’un retour par le même chemin qu’à l’aller et j’avais repéré sur une carte en relief de l’île qu’il en existait un autre. A chaque fois que je gravissais le sommet d’une colline, je m’offrais une vue imprenable sur la suivante qu’il me fallait aller gravir elle aussi ! Mais pour la vue sur la mer, équivalente pour moi à la vision d’un portique d’arrivée, il s’agissait avant tout de ne jamais perdre tout espoir… Les kilomètres défilaient, les collines s’additionnaient et ma langue pendait jusqu’aux genoux ! Je ne rêvais que d’un quelconque robinet d’eau fraîche providentiel et d’une vue sur la côte…

J’ai fini par tomber sur une habitation isolée et suis allé toquer à l’une des fenêtres. Les habitants vraiment charmants m’ont accueilli à bras ouverts et par chance ils avaient assez d’eau en réserve pour me sauver plusieurs fois la vie. Ils avaient même une piscine dans laquelle j’ai pu aller piquer une tête ! Passer comme ça d’un seul coup du zéro gouttelette à l’abondance hydrologique, c’était magique et inoubliable ! Ensuite, retour à la case départ, mais en taxi : il me restait environ 8 kilomètres à parcourir. Point positif de cette escapade : mon sens de l’orientation n’était pas défaillant ! [ youpie] J’ai eu confirmation que je me dirigeais bel et bien dans la bonne direction… ( C’est que je m’étais longtemps demandé si je n’avais pas tourné en rond dans le désert, comme les Dupond et Dupont dans Tintin au pays de l’Or noir )

Cette mésaventure d’adolescent imprudent m’avait ensuite calmé pour des années en ce qui concernait mes tentatives d’évasion. Mais ça ne m’avait pas métamorphosé en prisonnier modèle pour autant…

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Cet article est né d’une discussion récente, qui portait sur le fait de pouvoir ressentir un certain plaisir à aller se perdre, que ce soit dans la nature ou dans ses idées, poussé par la curiosité de voir où ça nous mènera et comment on sera capable de s’en sortir.

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Plan d’évasion numéro 2 (version simplifiée)

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Bienvenue à Grumpyland !

Je viens tout juste de rentrer d’un séjour à Grumpyland. Cette fois, j’y suis resté une semaine et il n’y pas un jour où je n’ai pas été déçu. Les autochtones et les autres touristes se sont en majorité montrés envahissants et insupportables ! Il ne s’est pas passé une demi-journée sans que je n’aie à me sentir irritable et grognon. Et l’hôtel, il était d’un si-ni-stre ! Pas le moindre effort sur la décoration… La météo était des plus exécrable et niveau bouffe, on était à des années-lumière de la haute gastronomie. Et comme on pouvait s’y attendre, le service était évidemment lui aussi parfaitement à la hauteur : Une ca-ta-strophe !

Au niveau emmerdements là-aussi, on peut dire que j’ai été servi. Absolument rien du tout ne s’est passé comme prévu. Et la nuit, il n’a jamais été possible de dormir tranquille ! Un cauchemar sans nom ! Un soir à deux doigts de perdre mes nerfs, j’ai cherché à écourter mon séjour. Mais je n’ai pas été fichu de retrouver mon billet de retour dans mes affaires. C’est là que j’ai failli péter une ou deux durites et ça se comprend ! Ensuite, j’ai eu à faire aux pires incompétents à l’accueil : Non mais Ini-ma-ginable ! A les entendre, je n’existais même plus dans leur ordinateur ! Ils me répétaient qu’officiellement, je n’avais rien à faire là-bas !

Là, c’en était trop pour moi : Je me trouvais en plein naufrage ! J’ai craqué ! Je me suis vu errer dans les impasses de Grumpyland jusqu’à la fin des temps…

C’est quand ils ont enfin été en mesure de percevoir la profondeur abyssale de ma détresse qu’ils m’ont proposé un arrangement : Ils m’offraient gracieusement mon billet de retour, à la condition que je leur fasse un peu de publicité en arrivant…

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L’ île des amazones

La toute première fois que j’avais entendu parler d’amazones, c’était il y a fort longtemps dans la moiteur estivale d’une salle de cinéma. Je n’avais alors encore jamais lu ni entendu ce mot-là nulle part. Il s’agissait d’une tribu de séduisantes femmes en petite tenue et à la peau bronzée. Elles vivaient entre-elles, sur une île formellement interdite aux mâles. Et ma foi, c’est vrai qu’il n’y avait pas trace d’un seul amazon dans le secteur, pas même du côté des cuisines !

Il n’était pas chaudement recommandé en qualité de malabar d’aller s’aventurer sur l’une de leurs plages bien gardées. Pas même de s’y échouer sur un radeau de fortune les vêtements en lambeaux. Parce qu’en tant qu’accueil en fanfare avec les colliers de fleurs et le cocktail de bienvenue, on avait paraît-il déjà connu mieux !

Mais ne voilà-t’il pas qu’un type insensibilisé à tous les dangers, probablement alléché sur catalogue en agence de voyage, s’était tout de même risqué à aller y accoster! Et ce gland, à peine débarqué, de se voir capturé sans ménagement par les gardiennes de ce club de belliqueuses exotiques pour être aussitôt enfermé à triple tour dans une cage de bambou exiguë tapissée de foin poussiéreux et de feuilles de palmier desséchées !

Au début de sa captivité, notre intrépide intrus ignorait encore s’il serait destiné à aller barboter dans le grand chaudron de ces impitoyables créatures ou s’il allait devoir servir de jouet d’amour, voire même de reproducteur de fortune… Il ne s’agissait alors que de mon tout premier film érotique ! ( C’était un genre qui était à la mode en son temps) Mais ce n’est pas pour autant que je me suis retrouvé bouche bée, quand il fût libéré de ses craintes ainsi que de sa geôle pour passer à la casserole à plusieurs reprises, le pauvre ! ( C’était une tribu d’affamées ) Et tout cela, bien avant d’aller rejoindre les fines herbes et les petits cubes de légumes qui mijotaient déjà à feu doux dans le grand chaudron de cette chaleureuse petite communauté…

[ Extrait de Wikipedia : Le terme « Amazones » en est venu à décrire tout groupe de femmes-guerrières, dont l’existence est souvent fantasmée.]

Pour moi à partir de ce moment là, une amazone n’était plus qu’une paisible résidente de l’Amazonie comme je me l’étais imaginé au départ ! Elle pouvait tout aussi bien être une grande prédatrice libidineuse, membre d’une tribu sauvage de chaudasses ayant pour sinistre tradition, de faire leur quatre heures voire leur banquet, de tout naufragé solitaire repêché ou capturé vivant !

C’est n’est que beaucoup plus tard pour ajouter à ma confusion, que j’ai entendu parler de la phrase « monter en amazone ». Il s’agissait cette fois de monter à cheval ou sur une motocyclette, les deux jambes du même côté de la monture en question. Donc aucun rapport avec ce que j’avais retenu des péripéties à califourchon du bataillon d’écornifleuses sur le grand écran ! De plus, cette position pour pratiquer l’équitation ou le deux-roues m’avait parue particulièrement casse-gueule et fortement déconseillée…

C’est n’est encore que bien plus tard que c’est aussi devenu la raison sociale d’une entreprise tentaculaire aux perspectives inquiétantes ! Une société multinationale qui cette fois ne se contenterait plus du tout d’une seule île et qui à sa manière, se montrerait elle aussi particulièrement prédatrice et gloutonne. Dans le cas présent, c’est le fleuve Amazone (je l’avais oublié celui-là) qui avait été à la base de ce choix. Et ça devait commencer par un A pour apparaître en tête des classements alphabétiques. Donc ici de toute évidence, rien à voir avec une quelconque escouade de batailleuses !

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Il y a peu, dans les commentaires d’un fil de discussion sur un réseau social, j’avais été surpris de compter de très nombreux nostalgiques des années 80 et 90, chose qui m’était resté en tête et qui a déclenché ce petit délire. Peut-être que si j’en avais réellement la possibilité, j’irais probablement moi aussi passer des vacances dans ces décennies-là, même si pour moi sur place, ça sentirait un peu le réchauffé. Drôle d’idée que celle-ci ! Je crois qu’il vaut mieux que j’aille me coucher et que je tente de faire le voyage en m’endormant. En espérant que je ne m’échoue pas par imprudence sur l’île des amazones. De toute façon, je ne crois pas que je ferais une très bonne soupe…

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Et voilà ! Je me suis bien défoulé en rédigeant ce texte. C’était nécessaire parce qu’en ce moment je me sens un peu trop grincheux et à l’étroit dans ma cage. Et il ne faudrait pas que ça s’installe durablement…

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Un électron libre en suspension

On pourrait croire que je suis un électron libre d’astreinte à toute conformité, mais c’est entièrement faux ! J’ai été domestiqué très jeune déjà. J’ai même dû me soumettre à une autorité parentale assez stricte parfois. J’ai par exemple longtemps été contraint de fréquenter les bancs de l’école alors que j’avais beaucoup mieux à faire. Ils ont du profiter d’un instant de somnolence pour me capturer et m’enchainer à un radiateur du collège ! Et évidemment, captif de ce long processus qui n’était pas dans ma vraie nature, j’y ai au final un peu perdu en authenticité.

Lorsqu’ils m’ont enfin libéré pour mauvaise conduite de mon formatage scolaire , il ne restait en moi déjà plus grand-chose du flâneur-cueilleur pré-conditionné.

A peine le temps de souffler un peu que je tombais cette fois dans le piège de la technologie : ” -Tu vas apprendre un métier d’avenir avec sérieux et tu n’iras folâtrer à volonté dans la nature, qu’ensuite !” Une fois de plus c’était entre parenthèses que j’avais dû brider ma prometteuse trajectoire d’électron désinvolte.

Quand ce fût chose faite, j’avais été appelé à me plier à apprendre à servir mon pays la pâquerette au bout du fusil. A exécuter des ordres les yeux-fermés, sans rouspéter et à marcher au pas de charge en rangs d’oignons. J’avais célébré le jour de mes vingt ans en faisant les vingt pompes réglementaires devant la caserne. Je n’avais pas d’autre choix sinon la désertion.

Une fois libéré de mes obligations patriotiques et conditionné à marcher droit, je suis retombé dans le piège de la technologie. C’est que ma profession me rappelait les jeux de briques de construction danoises de mon enfance mais avec un supplément d’électrons remuants dedans. Des électrons qui se bousculaient plus ou moins intensément dans des fils de cuivre multicolores : Je me sentais à nouveau évoluer dans un espace quasi illimité. Cette fois, ça pouvait être moi, le maître des électrons. Je pouvais à tout instant décider de les libérer tous. Devenir le roi du court-circuit, si d’aventure l’envie devait m’en prendre !

Et puis un jour, j’ai eu la visite du préposé au respect des normes. Celles qu’on disait être en vigueur. Il parcourait plus d’un millier de kilomètres pour venir inspecter mon travail. Il passait chaque détail en revue à la loupe et dressait une liste de tout ce qu’il fallait corriger. La terre devait être bien à la masse mais pas de n’importe quelle manière ! Il était pointilleux, procédurier mais aussi de contact agréable. Une fois de plus, j’étais prié de me plier à des normes strictes et préétablies ! De menotter l’électron libre en moi. Au mieux, de le remettre au frais, pour plus tard.

D’un côté, je comprenais très bien la raison d’être de toutes ces fichues normes mais de l’autre, je voyais également proportionnellement fondre mon espace de liberté et de créativité ! Cruel dilemme : Pour bien faire, il me fallait encore déplacer le curseur à contrecœur.

Un jour, ce fût mon tour de parcourir le millier de bornes pour aller rendre visite au préposé au respect des normes. Il m’avait déjà transmis de nombreuses connaissances importantes ! Mais le mystère des origines et du parcours de domestication de ce présumé grand maniaque était resté entier.

Un soir, il m’a révélé qu’il vouait une véritable passion à ces vieux fourgons en tôle ondulée : Les Citroën Type H. Un véhicule utilitaire qui, au pifomètre datait de bien avant l’invention des normes internationales et du tout début de l’Ère des électrons. Une époque que je situerais approximativement à une semaine après le big bang ! Et j’ai découvert que lui aussi, quelque part, avait conservé de quoi s’accrocher encore un peu à ses grandes aspirations d’origine !

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Après avoir rédigé l’article ci-dessus, c’est dans le but d’y ajouter une illustration que j’ai tenté de dessiner l’un de ces fourgons à main levée. Mais je le voulais un peu déformé, plus fantaisiste. J’ai voulu lui apporter ma petite touche personnelle. En faire une caricature. Résultat : c’était complétement raté ! Affreux !

“- Il y a des cas où rien ne sera jamais mieux que l’original !” m’aurait alors affirmé l’expert en glissant les plans d’origine sous mes yeux… “- A respecter à la lettre près, sinon ce n’est même pas la peine d’essayer !”

Et moi, une fois de plus de m’incliner et de lui donner raison… ( Mais ce sera juste pour cette fois )

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Un tapis de course pour startup

Un tapis de course pour jogger, brainstormer, brander, reforwarder, disrupter, trader, dispatcher, pitcher, focusser, retroplaner, tracker, marketer, gamechanger, communitimanager, scorer, feedbacker, slider, liker, swiper, matcher, e-reputationner, incuber et je ne sais quoi d’autre encore…

Il m’arrive de tenter de me tenir au courant du jargon en usage dans une startup. On ne sait jamais, des fois qu’une force invisible me propulserait dans le macrocosme de la nouvelle économie ou autre. Mais je ne me fais pas trop d’illusions : Un jour, ça sera la grande faucheuse qui me mettra au tapis. Et je rendrai mon dernier souffle sans n’avoir jamais été le détenteur de la moindre stock option.

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Une Hotline de rêve

-Allo la Hotline ? … Oui bonjour ! … Je vous appelle pour une réclamation !

-Bonjour à vous aussi, cher client ! Je vous écoute !

-J’ai constaté ces dernières nuits que les rêves que vous me fournissez ont beaucoup perdus en piquant et en qualité. J’irais même jusqu’à prétendre que dans leur globalité, ils ne correspondent plus aux conditions définies dans notre contrat !

Mais où sont passés ces splendides décors en extérieur ? Où sont ces spectaculaires délires architecturaux ? Qu’est il advenu de mon catalogue de pouvoirs spéciaux ! Que sont devenues ces incroyables histoires à dormir debout ? Mais qu’a t’il bien pu arriver de fâcheux à vos scénaristes ???

Pouvez-vous me décrire-plus en détail le genre de problèmes que vous avez rencontrés, cher client ?

-Alors prenons la nuit dernière, par exemple : Je me suis retrouvé seul, confiné dans une grande baraque à courants d’air à moitié en ruine. Les couloirs étaient tous sinistres. Quant aux pièces, elles étaient tout sauf accueillantes et l’ensemble manquait désespérément de style. Déjà là comprenez-vous, je m’attendais à au moins un minimum de confort de base et à la présence d’une, ne serait-ce que modeste, sensation de bien-être.  De plus, l’électricité avait été coupée et le chauffage était en rade. Et dehors la tempête de neige redoublait d’intensité…

J’ai entrepris de faire un feu de cheminée pour nous réchauffer, cette ambiance morose et moi. Pour ce faire, j’ai sacrifié l’une des rares pièces de mobilier en bois qui avait été abandonnée sur place. C’est là que j’ai accidentellement un peu maladroitement aussi bouté le feu au parquet. Pris de panique, j’ai cherché à rêver d’un extincteur, mais sans succès ! Par contre j’ai fini par trouver un appareil téléphonique. Un accessoire qui celui-ci, avait été inclus dans mon inventaire. J’avais l’intention d’alerter les pompiers, mais il n’y avait pas de tonalité ! La ligne avait elle-aussi été coupée !

A peine une dizaine de secondes plus tard, c’était déjà un brasier ! C’est certainement du à ces panneaux de décor légers; ils sont réputés vite partir en fumée… A court de solutions pouvant me permettre de circonscrire l’incendie, je me suis mis à l’abri et ai déclenché la procédure d’interruption d’urgence du rêve ! … Vous mesurez certainement l’ampleur du traumatisme subi ! Comment pensez-vous que dans ces conditions, je pourrai encore trouver le sommeil ?

-Je compatis cher client ! Vous avez dû vivre un vrai cauchemar et nous en sommes navrés ! Je peux vous promettre que c’est en priorité que nous allons intervenir sur votre dossier …

-Je vous en remercie d’avance ! J’en profite pour vous livrer mon sentiment que ce n’était encore qu’un rêve à budget limité ! J’ai la nette impression que dernièrement, votre société a commencé à rogner sur ses prestations. Alors que je me rappelle avoir signé pour un abonnement à du contenu de moyen à haut de gamme. Je dois vous avertir que dans le cas où ce genre de désagrément devait se reproduire trop souvent, j’envisagerai sérieusement de changer d’opérateur !

-J’ai compris le message, cher client. Et je m’occupe de transmettre vos reproches aux différents départements y compris à la production. Mais je dois aussi vous informer qu’il n’existe pas d’autre opérateur que nous sur ce marché et que de plus, vous êtes l’unique client de cette Hotline. J’espère ne pas vous avoir réveillé en sursaut avec cette révélation…

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Désordre inhabituel au Phare-ouest

J’habite une paisible petite ville côtière dans l’Ouest du pays. Hoo il ne s’y passe jamais grand chose. Par ici, les rues sont réputées sûres et les mauvaises rencontres se font rares.

Mais on n’est jamais assez prudent : alors, que je me rende au magasin général ou au saloon, je sors toujours armé de mon pass sanitaire !

C’est là où récemment, devant une tournée de verres d’eau qui pique, j’avais fait la connaissance de « Big moustache ». Il se vantait d’être un hors-la-loi non-vacciné et se disait prêt, s’il le fallait, à partir en cavale. Il m’avait confié préférer prendre le risque de s’emplafonner dans un cactus avec sa trottinette électrique plutôt que d’aller se laisser piquer par le grand sorcier d’une tribu de charlatans avides de billets verts. Ce jour là, j’avais survécu à un duel idéologique et prophylactique. J’avais réellement senti le potage d’anticorps de mon système immunitaire friser l’effervescence. Je crois même pouvoir affirmer que c’est ce qui m’avait évité d’aller croupir dans un bagne médicalisé.

J’ai été surpris d’apprendre qu’un hold-up avait eu lieu à deux pas de chez moi et pas plus tard qu’hier. Des brigands s’en sont pris à la compagnie des chemins de fer. Les malfrats ne se sont pas attaqués à un train régional au milieu d’une prairie entretenue par un troupeau de vaches allaitantes non, ils sont passés à la gare centrale pour effectuer un retrait au guichet durant les heures d’ouverture. Un peu à l’image de ces réfractaires qui n’ont toujours pas installé l’appli officielle sur leur smartphone ou qui rechignent à se prosterner devant des automates à billets. Je soupçonne une bande de marginaux qui veulent encore palper du vrai cash plutôt que de succomber aux sirènes de la modernité en s’emparant d’un portefeuille de clés de blockchain en cryptomonnaie.

Le comble dans cette affaire, c’est qu’une fois leur forfait commis (ils ont raflé tous les billets disponibles hormis ceux de train) ces bandits se sont enfuis à la seule force du jarret sur des bicyclettes dépourvues d’assistance ! Un choix fort risqué au niveau sécurité routière, quand on sait que les pistes cyclables ne courent pas encore les rues par ici. Je suppose que tout ceci n’est que la signature d’un gang d’activistes écologistes. Un braquage à attribuer aux propagandistes de la décroissance. Une filouterie perpétrée par des adeptes illuminés d’une secte d’agitateurs idéalistes qui se soucient d’équilibrer à la fois leur bilan carbone et leur bilan comptable !

Le chef de gare a subi un sérieux choc psychologique, mais aux dernières nouvelles, ses jours ne seraient plus en danger. L’employé du guichet restera traumatisé à vie et ne vendra probablement plus jamais de billets de train sans trembler. Mais ce qui inquiète le plus les autorités locales, c’est que par ici, un hold-up old school, c’est des choses à nous mettre notre shérif aux arrêts pour burn-out ! Parce que son truc à lui c’était plutôt de coller moult contraventions pour abus de droit de parcage ! Il n’avait jamais envisagé un jour se trouver également dans l’obligation de pédaler à la poursuite des truands du rail.

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La chasse aux coïncidences

Il y a quelques jours, je suis parti à la chasse aux surprises et aux coïncidences et je n’ai pas été déçu !

Je définirais ces excursions-là comme étant partiellement aventurières(-euses). Elles s’accompagnent d’une série de plaisirs certifiés en terrain connu. C’est pour m’assurer que dans le cas où je rentrerais bredouille sur le plan des surprises et des coïncidences, j’aurai au moins reconfirmé la part d’allégresse anticipée.

Ça m’évoque ces fictions qui racontent l’histoire d’une même journée qui se répète indéfiniment et au déroulement du jour, jamais tout à fait identique à celui de “la veille“.

Et Il y a eu foison de surprises et de coïncidences pendant cette ixième journée de safari : Par exemple, j’ai trouvé près de la plage, un vieux chapeau déboussolé et une tortue égarée. Le premier en cuir usagé marron et le second, en plastique jaune canari. Deux coïncidences : 1) Une tortue venait d’obtenir un premier rôle dans un article précédent sur ce blog et 2) n’étant que trop peu satisfait des chapeaux que je griffonne, je venais de m’imposer une longue série d’exercices de dessin de personnages à tête à chapeaux…

La saison n’étant plus à la baignade ni à la chasse aux crocodiles, j’ai emporté le butin du jour chez moi, l’ai nettoyé à grande eau et mis à sécher.

Ce matin durant ma phase de réveil, j’ai réalisé que je n’avais même pas encore pensé à l’essayer, ce nouveau couvre-chef ! Je me suis précipité hors des plumes motivé par cette simple curiosité : C’était pour moi une toute première fois, car je n’avais encore jamais commencé une journée de cette manière-là !

Mais le vieux galurin orphelin de son baroudeur d’origine était bien trop petit à moins que ce ne soit mon tour de tête qui ait été surdimensionné.

Et maintenant, si j’en crois la légende, Je vais devoir continuer à m’exercer à dessiner des chapeaux et à m’en retourner sur place pour revivre cette journée de chasse aux surprises, jusqu’à ce que je déniche un chapeau abandonné qui soit parfaitement à ma taille …

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Ma contribution traditionnelle d’octobre

C’est le meilleur moment de l’année pour réveiller des momies, narguer des fantômes, agacer des sorcières, exhiber des monstres, exciter des zombies, se foutre la trouille et sculpter des citrouilles.

C’est aussi la période idéale pour apprécier à sa juste valeur la prouesse que représente le tissage méticuleux d’une toile d’araignée et pour succomber à la beauté sous-jacente du chant des corbeaux.

Cette année ma contribution sera rebondissante mais minimaliste.

C’est dans le but de mettre un terme à l’escalade de l’effroi et de favoriser un retour à des angoisses simples. Et aussi parce que j’ai découvert depuis peu que j’aimais dessiner des créatures monstrueuses toute l’année, ce qui réduit la pression sur le niveau de performance à atteindre en octobre.

Voilà ! J’espère que cette effrayante balle de ping-pong vous filera la chair de poule !