Category Archives: Abordages

Le rebelle et le clochard

Lève donc la tête,

Et rejoins la fête

Elève le débat

Donnes y de l’éclat

Hausse le ton,

Coule tout ça dans l’béton

Abats tes cartes

Brandis des pancartes

Soulève des questions

Ne baisse pas pavillon

Hisse la grand voile,

Crois en ton étoile

Renverse la vapeur

Provoque la stupeur

Descends tout en flèche

Précipite-toi dans la brèche

Porte nos couleurs

Décharge-toi de tes douleurs

Soigne les détails de ta démarche

Et grimpe sur la plus haute marche

Moi je préfère le discret itinéraire du vagabond

Libre de se taire de discours nauséabonds

Je préfère rester pas trop loin, mais dans l’ombre de la troupe

En marge de cette société jusqu’à ma dernière soupe…

Lettre de (dé)motivation

Lettre de démotivation

Internet, le lundi 7 février 2011

Madame, Monsieur,

C’est avec un intérêt éclair pour votre société, que je me permets de vous envoyer cette offre spontanée.

Après plusieurs expériences réussies en tant que paresseux diplômé, je me destine plus que jamais à travailler dans les secteurs de la figuration bureaucratique ou de la nonchalance d’atelier.
Je sais parfaitement travailler avec très peu de méthode et glander de manière totalement autonome, ou à l’intérieur d’un team inefficace. Je suis ouvert, si cet effort s’avère vraiment être nécessaire, à suivre toute formation de perfectionnement pour me maintenir à niveau dans l’inaction et ne correspondre qu’en partie à votre attente.

Je souhaite mettre toutes mes incompétences techniques et humaines à votre disposition et m’investir un minimum dans votre structure. Très motivé avant tout par un salaire mirobolant, je serais heureux de vous rencontrer afin de vous exposer mon apathique inefficacité plus en détail.

D’un tempérament créatif, curieux et inventif, surtout pour échapper aux tâches qu’on pourrait me confier, je me montre pourtant de temps à autres prêt à relever de nouveaux défis purement théoriques. Mon sens de la communication devant la machine à café et ma béatitude naturelle seront de très bons atouts pour occuper un poste improductif avec un accès internet à haut débit dans votre organisation.
Je me tiens à votre entière disposition pour toute information complémentaire ou entretien à votre convenance et vous prie de croire, Madame, Monsieur à l’assurance de toute ma fainéantise.

Tout un plat (de résistance)

 

Une histoire vraie de la vraie vie réelle véritablement vécue par des gens qui existent !

 

L’autre jour, en terrasse, aux alentours de midi-tapantes

Nous fûmes témoins de la discrétion loin d’être évidente

De nos plus proches voisins de table eux aussi affamés !

Un couple de tourtereaux, bavards et passionnés !

 

Ayant probablement fraîchement fait connaissance

Lui fort entreprenant, une fois rassasiée sa panse

Semblait ne point disposer de la semaine pour conclure

Aussi, à l’instant de régler la raisonnable facture :

 

Il se voyait déjà selon des manifestations qui s’aiguisent

Consommant dans la minute avec fougue et gourmandise

Les charmes de la séduisante dame en guise de dessert

Avec moult délectations et une bien grosse cuillère

 

Mais Madame, qui ne l’entendait pas de pareille esgourde

Lui annonça qu’elle n’était point une si peu farouche gourde

Et qu’il ne croquerait sa vertu ni ne goûterait à l’amour

Avec empressement et largesse d’un simple plat du jour !!!

Coup de chaleur sur la banquise

L’autre soir, nous avons eu la visite de deux beaux pingouins tendance chelou.

Un apprenti pingouin accompagné d’un maître pingouin dont le rôle principal était surtout de rassurer le novice, par exemple, lorsqu’il s’étranglait un peu trop dans sa vilaine cravate trop serrée…

Ces deux oiseaux pas tout lisses représentaient fièrement un catalogue par correspondance, dans lequel ils proposaient un parachutage régulier sur site de lectures pour nos longues soirées d’hiver. (Vous savez, avec en principe une obligation d’acquérir un bouquin au moins tous les trois mois, pour au moins ne jamais oublier qu’on a un jour dans le passé, appris à lire…)

Bravant les éléments, la nuit polaire, le froid glacial, ils se sont gentiment déplacés jusqu’aux portes de notre igloo. Aucune idée, de l’endroit où ils avaient bien pu parquer leur brise-glace ou leur traineau dans le quartier.

Selon leurs dires, mon esquimaude adorée serait une de leurs adhérentes*, et ce, de si longue date que ça méritait largement une discussion à bâtons rompus, sans capuchons, ni moufles, au coin du feu !

Ces pingouins avaient une multitude de questions à poser à leur fidèle adhérente, probablement dans le but de la satisfaire de leurs belles impressions, durant tout le prochain siècle.

A un moment, au cours du bien éprouvant questionnaire, ils lui ont demandé ce qu’ils pouvaient améliorer dans leurs prestations de services.

A ceci elle a répondu avec une bien belle politesse, qu’ils devraient commencer par changer leur méthode largement trop insistante, envahissante et suspecte d’approche de leurs clients…

Malgré la clarté cristalline de sa réponse et la fraîcheur soudaine du climat, les deux manchots n’ont même pas fait mine de la moindre hésitation dans le sens d’un repli d’intelligence. Les cours intensifs de vente agressive et de psychologie du pigeon royal moyen qu’ils avaient suivis avec l’intérêt qui s’impose, ne faisait sans doute pas référence à ce genre de réaction un rien échauffée, d’une pourtant si fidèle adhérente.

Alors, comme s’ils avaient abusé du suçotage de glaçons aromatisés de perspectives de succès, ou passé toutes leurs dernières vacances dans le bac de congélation rapide de leur bahut, ils ont froidement continué leur blabla selon le schéma inculqué par les grands initiés…

A un moment donné, leur insistance à vouloir à tout prix intéressant vendre l’intégrale d’Alexandre Dumas à ma chérie visiblement fatiguée d’être prise pour une bille, dépassait de loin les règles de base de la bienséance en société.

Alors je me suis dressé de toute ma hauteur, tel l’ours bipolaire que je suis, projetant une ombre menaçante sur les murs de notre igloo, et leur ai indiqué la marche de l’empereur à suivre :

–          Ramassez votre bazar et puis dehors ! Là, vous allez partir faire votre baratin sur une autre banquise !

L’apprenti pingouin est resté figé comme s’il avait soudain manqué d’un apport d’antigel.

Et le maître pingouin avec un aplomb hallucinant, semblait lui, encore vouloir argumenter que c’était bien l’adhérente (et non son pâle ourson ci-joint) qui devait décider de leur départ pour d’autres arnaques…

Je suis contre le massacre des bébés-phoques, mais au juste, qu’en est-il de l’éradication des pingouins crétins ?

Enfin, une fois leurs palmes jaunies plantées dans la neige d’une plaque de glace à la dérive sur l’océan, maître pingouin a ajouté dans un dernier élan historique « Vous ne devriez pas ainsi vous couper du monde… »

(Relisez cette toute dernière phrase et rajoutez simplement un effet d’écho nocturne qui s’éloigne, ça le fera, je pense)

Ah ben merde alors, une fois de plus, je me suis emporté : Le monde alors, c’était eux ?

*Adhérente = Cliente jugée captive qui ne souhaite pas fuir la société de consommation

Le bourdon du trottoir

A priori, rien de très poétique à écrire sur le thème délicat de la prostitution…

Quoique, faut voir, je suis prêt à tout pour quelques billets d’avance…

 

Je pourrais faire affaire de vos belles faveurs et de vos services

Faire facile fortune de votre fraiche chair et de leurs pires vices

 

Gérer leurs exigences et les petits soucis de mon personnel

Pleines de coke vous envoyer au charbon, sur simple appel !

 

Une fois au turbin dans tes oreilles tu m’entendras bourdonner

Tu sauras que quelque part dans l’ombre je veille à ta sécurité

 

S’il se trouve un seul prospect imprudent qui te fasse du mal

Je le retrouve et lui arrange le portrait à la façon vandale !

 

Lorsque vous longerez les trottoirs des rues de ce quartier

Que vous appâterez prêtes à tout pour revoir vos papiers

 

Ah mes belles captives que je protège de la boue et de la misère

Soyez dociles et soumises et faites la leur bien, leur petite affaire.

 

Il ne vous arrivera rien tant que vous serez sous ma protection

Au moins aussi longtemps que vous ne saurez plus dire non

 

Pensez avant toute chose futile à satisfaire notre aimable clientèle

Mais vous n’appartenez qu’à moi fallait t’il que je vous le rappelle ?

 

C’est tout ce que tu as pu encaisser aujourd’hui ma belle ?

Il va falloir cesser de musarder et de jouer à ta petite pucelle !

 

Sans quoi je vais devoir te vendre aux brutes des vilains quartiers

Ceux-là c’est à coups de poing qu’ils t’apprendront à bosser…

 

Mais voyez-vous, mon rêve serait d’être tenancier d’un lupanar luxueux

Car je suis avant tout à l’écoute du consommateur moi, Monsieur !

 

C’est que ce n’est pas agréable d’appliquer ces méthodes barbares

Et surtout à la fin de devoir ne leur laisser qu’un modeste pourboire…

Smart faune perdue ! (Apocalypse soon)

L’autre jour incapable de résister à la tendance, je me suis encore rendu au centre commercial pour assouvir quelque modeste déviance consommatrice…

Et c’est soudain, que ma respiration s’est bloquée : Je me suis trouvé spectateur d’une situation qui m’a fait prendre conscience du danger auquel nous nous exposons dans notre quotidien, nous les humains dits modernes et vaccinés !

(Allons restez encore un peu, pour une fois risquez-vous au-delà de la limite des 140 caractères, vous allez vite comprendre…)

Maintenant que nous sommes au sommet de la chaîne élémentaire, que nous maîtrisons les propriétés fascinantes du silicium, que nous exploitons à foison les caractéristiques magiques du lithium , que la légèreté et la robustesse étonnantes de l’aluminium nous sont évidentes, que l’uranium continue de nous enrichir et parfois même lui le premier, que tout le planétarium peut nous suivre en temps réel et nous faire part de ce qu’il se passe dans toute la zone éclairée par notre solarium naturel ou par l’entremise du reflet d’une lune, même à moitié pleine, que la séduction matérialiste est devenu notre meilleur opium, que la technologie mise en émotion colorée par feu ce regretté génie à la pomme goûtée, oui toute cette technique tellement irrésistible : Eh bien tenez-vous bien, à moyen terme au mieux , elle nous perdra tous !

Pour preuve, regardez bien, n’importe quel mouton poltron qui suit le troupeau, n’importe quel pigeon affamé prêt à risquer ses plumes pour une simple miette de pain, n’importe quel organisme vivant primitif resté au stade des plus instinctifs, chaque entité vivante digne de ce nom, elle se méfie naturellement et à tout instant de la présence possible d’un prédateur prêt à le gober d’un seul trait pour combler une petite fringale…

Mais nous autres humains, on ne se méfie plus de rien…

Une simple inattention et voilà qu’un simple nuisible pas encore à jour, peut nous bouffer tout cru sans qu’on ne puisse opposer la moindre résistance…

[Note du rédacteur en chef] : A ma connaissance, il y a bien des résistances soudées à l’intérieur de ces appareils. Prière de vérifier et de corriger ce passage avant de publier cet article…

 

En retard sur son temps

J’étais incapable d’arriver à l’heure convenue à destination

On me reprochait chacun de mes retards aux convocations

Alors à tout hasard j’ai joué aux courses dans l’espoir de gagner du temps

Puis je suis parti au loin à la recherche de failles temporelles dans le mur du son…

 

 

 

 

 

 

 

Un coin de ciel bleu près de chez vous, en permanence

symphonie de mollécules de pigments azurés sur serpillère de jute brute, blanchie à la farine d’orchidée

Une oeuvre atmosphérique pour épater la galerie !

( conçu et réalisé à quatre mains dans un intervalle d’extase sexuelle, au coucher de l’astre du jour )

Cette oeuvre d’art n’est pas à vendre ! (les jours où il fait un temps de chien)