Category Archives: Déballages (poésie modeste)

Refaire le monde, sans le défaire aussitôt

good morning apocalypse_modified artwork

Au milieu de la nuit, tous deux assis sur la deuxième marche de l’escalier du sommeil

On a longuement refait ce monde qui nous semble parfois si sombre et obscur

Si bien refait, qu’on a emprunté la courte-échelle menant vers la mansarde des assoupis

 …

Jusqu’à ce que le coq exprime sa grande joie d’assister à la genèse d’un jour nouveau !

 

A peine reposé d’avoir contribué à reconstruire un bel univers gorgé de merveilles

D’habitude, curieusement hâtif de m’informer de ses premières nouvelles, en lecture

Ce matin-ci, j’ai préféré suspendre mon éveil aux réalités, de m’octroyer un autre répit

 

Notre monde renouvelé, pourrait ne pas avoir été épargné depuis, par quelques fléaux !

 

Ô mon beau miroir insolite

green man with monocle

A l’aurore, alors que je me glissais au-devant de la politesse d’un miroir en toute discrétion
J’entrevois que le voisin qui à l’accoutumée se prêtait plutôt mal à la moindre contemplation
Semblait malgré mon matinal détachement m’adresser un bonjour encadré d’un  visage engageant !

 

Il s’est montré accueillant, intéressant, pour peu même en ce jour, potentiellement séduisant !!
Et là, je vous parle de l’omniprésent du vis-à-vis si souvent perçu comme vilain et fort encombrant !

 

Qui s’est permis de modifier des réglages profitant de l’une de mes absences ??
Qui donc a osé sans même m’avertir venir soigner maquiller et coiffer mon estime de soi ??
Qui s’est introduit jusque dans mon cœur et en a augmenté force et cadence ??
Pour que soudain, je ne sois plus en mesure de reconnaître ce bon vieux voisin aux abois !

La goinfrerie et la sobriété

goinfre

Certains souhaiteront plutôt mourir sur scène

D’autres préfèreront tirer leur révérence en ermite

 

Certains éclosent dans un nid ordinaire sans grande peine

D’autres exigent de naître dans le faste de la princière suite

 

Certains devront invariablement se saigner aux quatre veines

D’autres négocieront des passe-droits et des priorités gratuites

 

Certains célébreront l’épanouissement de chaque petite graine

D’autres n’auront le coeur en fête qu’à hausser leur niveau de mérite

 

Ceux-ci  se soucieront de leur impact sur la destinée humaine

Ceux-là  se préoccuperont de l’ombre qu’ils laisseront dans une élite

 
 
Ca faisait un sacré bout de temps que je n’avais plus ouvert et joué avec ma boîte de jeu
pleine de mots et de rimes < le petit poète >
Comme d’habitude, lors de presque toutes mes petites explorations créatives, ce texte a trouvé son point de départ dans un moment choisi par le hasard…
Dans ce cas les deux premiers vers ont surgi comme ça,  lors d’une courte phase d’insomnie.
Une inspiration nocturne, aux heures ou le goinfre et le sobre dorment tranquille…
 

 

La grosse tête et le chapeau de paille

Il était une fois en plein été, ma bien-aimée m’avait offert un joli chapeau de paille,

Souhaitant ombrager ma boîte crânienne et quelques idées prisonnières dedans !

 

Mais voilà que ce grand toit de chaume ne s’avérait pas être tout à fait à ma taille,

Laissant le moindre courant d’air en embuscade l’envoyer valser au gré des vents !

 

Pas moyen d’en resserrer le pourtour à la va vite avec une simple tenaille !

Illusoire par-dessus le marché d’aller le faire remplacer chez le marchand !

 

L’alternative la plus logique serait-elle alors de prendre la grosse tête ?

Renoncer dès lors à tout débordement d’humilité pour choper le melon ?

 

Mais j’avais beau penser que de tous sur terre je n’étais probablement pas le moins bête

Pas le plus détestable non plus, ni le tout premier venu, ni le tout dernier des laiderons !

 

J’ai bien tenté quelque arrogance, vanité, prétention, négligé quelque attitude modeste

Sans pour autant constater ensuite d’un gain en centimètres à la périphérie de mon front !

Un cadeau de la providence

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On entend dire parfois que la vie ne nous fera pas de cadeau !

Qu’il faut s’attendre à devoir patauger la tête hors de l’eau,

 

Qu’elle peut tantôt se révéler n’être qu’un cadeau empoisonné,

Puis nous apparaître comme une prodigieuse faveur en exclusivité !

 

Par chance j’ai  le privilège de recevoir un cadeau original,

Une largesse quotidienne, je ne vais pas crier au scandale !

 

Un coffret-cadeau aux senteurs d’épices et de bois précieux

A la hâte je dénoue le ruban, je suis ému et curieux !

 

C’est un bon cadeau valable à jamais et à partir de ce jour

Pour cette flamme magique qui illumine mon parcours

Carte sur la table

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 Jo, un Joker dans la fleur de l’âge se rend chez son psychanalyste.

Depuis quelques temps déjà, il n’avait plus de chance, ne comprenait plus rien aux règles du jeu, alors il avait sombré dans une profonde dépression et souffrait de violentes angoisses.

C’est sur le conseil de son grand ami le valet de pique, qu’il s’en alla consulter une fois par semaine. Cela lui fît grand bien de pouvoir se lâcher, se mettre à table, simplement allongé sur le dos, loin de toute fièvre du jeu…

C’est suite à une peine de cœur qu’il était resté sur le carreau. Il s’était alors résigné à perdre toute bataille et à tourner le dos à la partie

Un collègue, le roi de pique lui avait confié au cours d’une partie de plaisir avoir eu une aventure sans lendemain avec la dame de trèfle, cette belle dame que lui Jo, convoitait en secret depuis le tout début de la partie.

Bien sûr, il fît mine de rien, mais cette nouvelle lui brisât le cœur, ça le mit au tapis…

A aucun moment, il n’avait eu l’occasion de se trouver seul avec à elle, pour lui dévoiler ses atouts. Et même s’il avait conscience de ne pas être un as, en matière de séduction, il pensait que lorsque son tour viendrait…  Le moment opportun, l’instant où il sortirait le grand jeu face à la dame ! Marquer des points, la séduire comme une carte de fidélité ! Caressant le fol espoir d’en faire sa carte maîtresse !

Il protesta, clama haut et fort qu’il  devait y avoir  fausse donne, mais la partie continua sans lui. Il se sentit coupé du monde ! Et préféra dès lors rester caché sous la pile.

– ” Mais quand est-ce que la chance tournera-en ma faveur ! ” se lamentait-il, abattu comme une dernière carte…

– ” Il ne faut jamais s’attendre à gagner à tous les coups, mais peut-être que la partie n’est pas encore perdue en ce qui concerne la dame de trèfle ! ” L’avait alors rassuré son thérapeute en prenant des notes sur son ardoise…

 

Intentions séductrices et créatives

un couple de clients au bar

Sous tes fenêtres, je te chanterais volontiers une sérénade

Mais le timbre de ma voix pourrait bien lézarder la façade

Derrière ta porte, je ferais larmoyer un violon de fin bois

Mais je ne suis point virtuose ni de l’archet ni de l’air délicat

 

Sur ton toit, je miaulerais à en déchirer le silence sous le ciel étoilé

Mais je crains la précision du lancer de mocassins des voisins irrités

Lors de ta promenade, passer par là par hasard, tel l’innocent le torse bombé ?

Je doute qu’une audacieuse apparition suffise à soudain te voir me succomber !

 

Sortir le grand jeu, te dévoiler une main pleine d’atouts de séduction ?

Te promettre que je ne te convoite pas que pour une éphémère distraction !

Je voudrais, folie suprême, grimper là-haut et faire carillonner les cloches de l’église

Le prêtre en personne jamais ne me pardonnerait une pareille entreprise !

 

Alors avant le prochain bal je me procurerai, sur mesure le plus seyant costume

J’ornerai le ruban de mon couvre-chef d’une magnifique plume

Je tenterai de retenir ton attention à l’aide d’une préparation adéquate

Une recette pimentée de ce qu’il faut d’humour pour te captiver, beauté lauréate !

 

Je me ferai volontiers le partenaire de nos valses romantiques et endiablées

Et je m’accrocherai à tes hanches paraissant ne jamais vaciller…

Le pot de déconfiture

Tu t’en es payé une bonne tranche là, était-ce tentant ?

Était-ce délectable d’étaler le beurre ainsi que son argent?

Devant le pot de déconfiture, d’être le chapardeur salivant ?

Je te félicite d’ailleurs de n’en faire une tartine pour autant!

Craignais-tu, toi pourtant fine gueule

Qu’on t’enlève tout le pain de la bouche ?

Tu n’en laissais ne serait-ce qu’une miette seule

Roulé dans la farine, moulé à la louche !

J’ai obtenu belle part de fruit et de croustillant

Même lorsqu’à la baguette j’ai dû marcher

Parfois je l’avoue, j’avais le couteau entre les dents

Ma tartine ne tombait alors que du mauvais côté

Est-ce que je craignais, moi pourtant grande gueule

Qu’on ne me confisque jusqu’à la peur au ventre ?

Comblé de saveurs, boulimique d’amuse-gueules !

Offerts par le boulanger, chipés dans le grand centre !

Eloge de ma mauvaise humeur (temporaire)

On m’a confié qu’il parait qu’on aurait entendu dire

Qu’après le meilleur il ne restait plus qu’à s’attendre au pire

Un ami dont je tairai le nom m’a confié de source peu sûre

Que l’humanité foncerait la tête haute la première dans le mur !

 

Alors vous comprendrez que quelquefois je sombre dans la panique

Que je vois poindre la fin de l’épisode puis tomber le brutal générique

Mais avant que tout ne s’écroule je me dois de transmettre la nouvelle

Sans oublier au passage d’y ajouter mon tout petit grain de sel

 

Comment vous n’avez pas encore connaissance de la dernière ?

Un astéroïde se dirige droit dans l’axe vers notre bonne vieille terre

Vous n’êtres pas informé à propos de l’ultime bobard qui fait tapage ?

On pourrait aisément y croire s’il ne s’agissait pas que d’un simple mirage.

 

Ce serait médiocre de chercher à propager un simple tout va très bien

J’aurais l’air d’un individu autosuffisant et barbant qui n’est au courant de rien

Alors qu’en tant que fournisseur des derniers des plus savoureux potins

C’est un vigilant complice du faussaire menaçant que je deviens.

 

Si on devait vous demander vos sources surtout ne faites point mention

De l’identité du vilain menteur qui a semé à tout vent cette confusion

Son intention n’était que d’attirer un peu d’attention sur sa petite personne

Profitant de n’être le premier maillon de la chaine à croquer dans la pomme

 

Apocalypses, adultères et voisinages prenez garde à ma médisance

Je saurai faire monter la mayonnaise et sublimer vos probables nuisances

D’ailleurs j’imagine que vous n’avez pas encore eu vent de la dernière ?

Monsieur et Madame tout le monde auraient de bien mauvaises manières…

 

Un orage sous un ciel bleu

 
A un moment donné, l’orage a faibli enfin, mais une seule goutte d’eau a suffit !
Je n’ai pas réagi pour la dévier de justesse dans mon vin, comme toujours jusqu’ici…
Le vase a débordé, n’y avait donc plus infime place pour le doute et les regrets à mes yeux
Alors j’ai voulu me jeter à l’eau, et jeter l’éponge, sans jeter encore, de l’huile sur le feu…
Mais l’éponge est restée introuvable, alors j’ai essuyé les plâtres en coup de vent
Quelque inconnu avait du me l’emprunter pour éponger des dettes de jeu ou des fuites en avant…
Et maintenant à quoi bon enfoncer le clou d’un spectacle, qui de toutes parts prend l’eau ?
Si ce n’est par pur enthousiasme de vous inonder d’interprétations avant que ne tombe le rideau !

Ré-génération ! ( Une bonne vieille histoire )

Sur ma gueule soulignée, plus d’amertume ni de ride manifeste,

C’est qu’il n’est pas question de clamser là, sans exiger les meilleurs restes !

D’ailleurs les douleurs lancinantes ont fini par cesser de s’obstiner

Les somnifères, je m’endors même dessus, après les avoir oubliés…

 

Vous m’aviez sans doute déjà jugé digne adversaire, mais résigné perdant ?

Dans ma lutte obstinée contre tous les caprices du temps ?

Juste là, je n’ai plus besoin d’aucune béquille ni même de lunettes

Et si une sale gueule me cherche, c’est encore sur le champ que je la lui pète !

 

C’est que le gâteux que tu as devant toi, il s’est fait régénérer les piles !

Hier à l’aube, il s’est fait radier de l’ordre vénérable des croulants séniles !

Il n’a jamais demandé à être inventorié au rang des monuments ni classé vestige

Pourquoi perdre la raison, et celle d’être, dans une ultime acrobatie sans vertige ???

 

L’autre jour ils ont tenté de me conduire au lugubre manoir des corps fatigués

Le jardin y est bien vert,  un peu comme je pouvais l’être dans mes jeunes années…

Ils m’ont tous en cœur fragile, chevroté la bienvenue au grand ghetto des seniors !

C’est qu’un héros déchu, c’est juste compétent pour préparer son rencart avec la mort !

 

Et dès la première porte dérobée, dans le long couloir menant à  la funeste convocation,

J’ai faussé compagnie aux auxiliaires de la faucheuse, qui n’aura qu’à partout me chercher !!!

La tour de self-contrôle

Quand s’ouvrent les portes de l’ascenseur
Entrez donc, n’ayez pas peur !
Appuyez sur le bouton situé le plus haut
C’est au sommet que vous trouverez le plus confortable bureau.

C’est là que se décide peut être votre avenir
Que vous pourriez voir votre existence enfin rebondir
Vous avez rendez-vous avec le meilleur gardien
Alors ne le faites pas attendre en vain

Il saura atténuer vos grands malheurs
Soigner vos blessures et calmer vos ardeurs
Vous en repartirez serein et soulagé
Descendrez par les marches d’un pas décidé

Allons entrez, c’est bien votre tour
De bas en haut et même tout autour
A un moment vous avez perdu le contrôle
Subi un de ces échecs qui déboussole

Montez, prenez le ce monte-charge qui retape
Au besoin en chemin faites des étapes
De là haut vous aurez une vue imprenable
Sur un passé sans regrets sans coupable.

Phrases de transition

 

Prends garde à toi il y a de la hauteur

Agrippe-toi au parapet et n’aie pas peur

 

Encore cette rengaine de vouloir te jeter dans le vide ?

Allons masque ces noirs tourments et reste lucide !

 

Dessus, on peut y danser avec le sourire

Dessous, on pourrait tantôt aller y dormir

 

Découvre le solide pilier surplombant ce fossé

Qui, à outrepasser l’obstacle pourrait contribuer

 

Pour rejoindre l’autre berge, te guider et te porter

Pont aérien, passerelle vers une certaine liberté

 

Laisse ce qui est derrière dans une belle trace du passé

Entrevois l’équilibre qui t’attend là-bas de ce côté

 

Suspend toi à mes lèvres le temps de la traversée

Quelques pas à aller de l’avant et tu franchis l’arrivée !

 

Tout le monde sur le pont, il y a de quoi fêter !!!

La victoire d’une conquête de lendemain pavée de dangers.

Fin bec et plume légère

Qui est ce drôle d’oiseau ?

Cet insatiable migrateur et pendulaire

Qui sans gêne survole les noirs corbeaux

Qui exhibe son plumage tel le plus fier

 

Pourquoi chante-t-il de l’aube au coucher ?

 

Echappée de quelle sombre volière ?

Cette étrange créature tournoyante…

Qui a de bien trop curieuses manières,

Qui vogue au gré de conquêtes trépidantes !

 

Pourquoi ne pas le boucler dans une cage dorée ?

 

D’où nous vient cette bestiole vagabonde ?

Sans doute dégringolée d’un nid inconfortable…

Puis partie à la quête dans ce généreux monde

De cet amour perçu comme le seul véritable !

 

Pourquoi cet irrépressible besoin de liberté ?

 

Mais où est donc passé ce volatile bohème ?

On m’a dit qu’il aurait repris de pimpantes couleurs !

Il a rencontré celle qui lui plaît, le devine et l’aime

Ils se sont installés sur une branche recouverte de fleurs

 

Ne me pince pas ! Je rêve…

N’interromps pas ce magnifique voyage

Je voudrais découvrir ou me conduira ce mirage

Explorer chaque recoin du territoire des merveilles

Que je crains de ne retrouver si tu me réveilles

D’étranges intrigues en odyssées chimérique

Je survole de fabuleux paysages bucoliques

Franchis le portail d’un imaginaire infini

Bien être et légèreté dans ce paradoxal sursis

Ne brise pas mon plaisir au milieu de l’illusion

Pour me demander s’il y avait couleurs et passion

Et si par hasard j’y aurais fait rencontres sublimes

Ou si de l’amnésie soudaine ne reste que la seconde ultime.

Mais si d’aventure la croisière devait tourner au cauchemar

Alors pince moi fort que j’échappe à ce piège aléatoire.