Depuis mon adolescence, quand je gambergeais sur mes chances de survie en faisant face à l’angoisse déclenchée par un nouveau bobo, j’avais pour manie de me demander si à la fin, ça allait être mon corps ou ma tête qui me lâcherait en premier…
Avant d’atteindre le jour de mes vingt ans, je penchais plutôt pour ma tête. C’était principalement parce que je faisais des sinusitesà répétition. J’avais beaucoup tardé à me défaire de mes caractéristiques de morveux attardé. Il faut dire qu’à cette époque-là, les courants d’air étaient légions et les hivers très rigoureux. La sinusite est une inflammation des sinus. Il s’agit d’un réseau complexe de tuyaux miniatures implanté dans notre front et en dessous de nos globes oculaires. Et je pourrais encore gémir que ça fait un mal de chien lorsque certaines de ces conduites sont obstruées. Une infection à proximité des méninges ne devant pas être confondue avec un petit rhume, je devais pour m’en remettre, me soumettre à des dizaines de séances d’inhalations de vapeurs magiques pour finir par en purger et en ripoliner toutes les canalisations.
A ma majorité, c’est en terminant mon service militaire que j’ai fait des calculs rénaux. Et je pense toujours pouvoir me lamenter que ce n’était en tous cas pas une partie de plaisirs ! On m’avait confié que j’avais justement fait un très mauvais calcul en ne buvant pas assez, pendant que je fournissais mes simulations d’efforts de guerre. Le hic c’est que je me déshydratais intentionnellement en fin de journée pour éviter d’avoir à me relever la nuit. Éviter de devoir me rhabiller dans un sac de couchage patiemment porté à température, m’en extraire pour quitter l’igloo de survie, juste pour aller me congeler la queue en trois minutes dans les courants d’air d’un hiver très rigoureux. Les genoux à terre entre deux grimaces de supplicié, j’avais cette fois acquis la certitude que cela serait mon corps qui me lâcherait le premier ! Même si en même temps j’avais conscience que sur ce coup, ma tête n’avait pas fait fort.
C’est plus tard, que je me suis encore senti tout brindezingue. C’était suite à une mise à jour surprise de mon système d’exploitation. Je me suis retrouvé très désorienté en évoluant dans un environnement passablement modifié. Je notais régulièrement des bugs ici et là dans cette version bêta de mon nouveau logiciel. Il m’arrivait même carrément de perdre le curseur ! C’était ce qu’ils appelaient des crises. Un technicien spécialisé avait établi un diagnostic qui laissait peu de place au doute : le problème serait dans ma tête et nulle part ailleurs…
Lorsqu’il m’était offert le répit de me sentir au mieux dans ma caboche, voilà que mon corps se remettait à émettre des signaux de faiblesse. J’avais par la suite été appelé à subir la torture d’une infection urinaire. Cette fois, ce n’était plus des petits cailloux que j’allais évacuer, mais du magma en fusion et au goutte à goutte. Un sale coup au-dessous de la ceinture de la part de mon corps ! Je me sens encore en droit de pleurnicher que j’avais alors du endurer le bizutage d’une quéquette qui participerait à son premier stage en enfer.
J’ai eu très peur de ce que ma tête pourrait encore inventer en termes de calvaire pour reprendre la main et l’ascendant sur mon corps ! Mais finalement non : ensuite c’était plutôt le pied. Mon corps et ma tête ont ratifié un accord en décrétant qu’ils allaient cesser à tour de rôle de m’accabler d’inquiétudes mortifères pour se démarquer.
Et depuis là, on peut dire que me sens bien dans ma tête et dans mon corps au même moment. Ça fait des décennies que je n’ai plus attrapé de sinusite, des lustres que je n’ai plus uriné le moindre gravillon et des années n’ai plus eu à vidanger une goutte de lave. C’est peut-être en partie dû au fait que les hivers actuels sont généralement plus doux. Et je peux même ajouter que ces temps-ci, je traverse nettement moins de crises que ce que s’en inflige notre société.
Alors j’ai remodelé cette habitude de me demander si ce serait mon corps ou ma tête qui me lâcherait en premier : Aujourd’hui, je me demande plutôt si ça sera moi ou le monde dans lequel je vis qui prendra l’initiative de passer le générique de fin.
Ma réputation d’enfant modèle (du moins en photo) étant construite, j’avoue ensuite avoir été tenté de monter en gamme et d’accéder au rang plus prestigieux d’enfant gâté.
Je venais de prendre possession de mes nouveaux quartiers dans une grande chambre individuelle. J’y disposais dès lors de tout le volume nécessaire pour me livrer sans restriction aucune, à l’approfondissement de mes multiples inspirations juvéniles.
C’est dans le but d’agencer un recoin encore inoccupé de mon nouvel espace de créativité, que J’ai entrepris de solliciter le père Noël pour qu’il me fournisse, dans ses meilleurs délais, un piano demi-queue en bois précieux. Dans ma longue lettre à son intention, je lui avais fait part des profondes convictions qui me tourmentaient : Qu’il se pourrait fort bien qu’il ne soit pas déçu, s’il décidait d’entrer en matière en ma faveur en contribuant matériellement à l’éclosion de mes plus prometteurs talents de prodige du clavier.
J’étais en mesure d’argumenter que je disposais d’une excellente oreille musicale et que j’avais à ma naissance été gratifié d’une tessiture d’enfant de chœur. Mais j’avais au passage soigneusement évité de lui rappeler mes médiocres résultats au cours de solfège de l’école et ne lui avais pas dévoilé mon sentiment que je ne saurai sans doute jamais lire ni écrire : Que je resterais à jamais un analphabète de la partition de musique.
Le généreux barbu s’était montré compréhensif et n’avait pas tardé à me livrer mon instrument (voir photo). Il avait sans doute lui aussi pu déceler que dans mon cas, le plus tôt serait le mieux. Qu’il fallait éviter de pourfendre dans l’œuf, les prédispositions précoces d’un futur Amadeus du Bontempi…
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Lorsque j’ai commencé à faire des gammes et à improviser quelques cacophonies sur mon orgue électrique, le compositeur, l’interprète et l’auditeur réunis en moi ne tarissaient pas beaucoup d’éloges. Mon magnétophone qui restait à portée de mains pour immortaliser la quintessence de mes arrangements n’était pas mis à contribution aussi fréquemment qu’espéré.
Mon oreille musicale affûtée par exemple, se montrait peu enthousiaste à l’écoute de mes récitals. L’interprète clamait son insatisfaction en s’apercevant de son incapacité à pianoter quoi que ce soit d’à peu près audible du bout de ses dix boudins engourdis. Quant au compositeur trop fougueux, il reprochait à l’interprète de ne pas vouloir au plus vite consentir à fournir plus d’efforts rudimentaires avant d’envisager créer une symphonie ou de sortir le tube de l’année.
Bref, avec cette audition de mélomane, cette impatience créatrice et cette dextérité de mollusque, je n’étais pas près de décrocher mon ticket pour le conservatoire ou de partir en tournée mondiale avec Kraftwerk…
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Je crois que c’est là que j’ai commencé à me considérer moi-même comme un nouvel instrument. Celui dont je ne pourrai évidement jamais me débarrasser par contrariété ou par découragement. Celui dont il serait inévitable de persister à chercher à en déjouer les fausses notes. Que j’apprendrais à composer avec les meilleurs accords possibles entre les différentes facettes de ma personnalité et la variété disponible de mes sens. Que je m’efforcerais à harmoniser cette polyphonie intérieure et trouverais de bons rythmes…
Et dans mon cas de toute évidence, cet équilibre ne pourrait aisément être atteint au synthétiseur ! Alors j’ai repris contact avec l’équipementier de la Nativité avec l’espoir qu’il serait enclin à étendre son soutien au charmeur de claviers.
Et il n’a pas tardé à m’accorder un micro-ordinateur Commodore 64 !
Ça fait plusieurs années déjà que j’assume pleinement mes prédispositions naturelles à l’exagération en matière d’associations d’idées. Et je pense que pourrait bien être imminente et entière, mon acceptation de l’extravagance de mes associations d’idées ET de lieux.
1er exemple : Je me suis récemment arrêté en passant, dans un très bel endroit où j’avais par le passé eu la chance de vivre quelque chose d’extraordinaire et d’inoubliable. Alors que j’avais jusque-ici exclu d’y remettre les pieds ! Ce bannissement avait pour seul but, de ne pas estomper voire de briserle lien qui pouvait exister entre cet endroit et l’évocation du moment fort que j’y avais vécu.
Une manière aussi pour moi, une nouvelle fois sur place dans des circonstances moins réjouissantes, d’éliminer tout risque de coup de blues nostalgique. D’exclure d’emblée la perspective d’un pèlerinage à grimaces dans un sanctuaire de la boule au ventre. Voilà pour l’endroit.
L’idée ultime alors encore seule associée à ce lieu, était que j’avais fait une rencontre nous ayant conduit à cet endroit splendide pimenté de conditions idéales. Une rencontre que j’avais un peu plus tard finalement perdue sur un modeste score de 1:0 sur autogoal, à quelques minutes du temps additionnel des prolongations accordé en cas d’égalité. Et comme j’avais conscience, qu’on n’obtient pas une victoire à tous les coups de sifflet et n’étant pas mauvais perdant, j’avais préféré ranger ce maillot, que je ne m’étais pas retenu de mouiller avant de m’incliner, dans la vitrine des souvenirs précieux. Parce qu’il ne devait en aucun cas se couvrir de la même poussière que moi, j’avais été mordre…
Si j’ai fini par retourner hanter cette zone interdite, c’est que mes associations d’idées ET de lieux, peuvent au-delà d’un délai raisonnable, se trouver prescrites et entraîner une annulation des pressentiments du 3ème paragraphe…
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2ème exemple, et deuxième lieude référence de cet article, qui a la particularité de ne pas être un point fixe et définitif sur une carte, mais de déménager aussi souvent que moi. Il s’agit d’un emplacement mobile, qui se débrouille toujours pour ne pas aller s’égarer assez loin de chez moi, puisqu’il s’agit de ma boîte à lettres. Dans le passé, mes rapports au quotidien avec ce réceptacle de tôle s’étaient subitement envenimés. Et depuis, à chacun de mes passages devant sa petite porte, je rechigne à m’en approcher lorsque je ne fais pas carrément mine d’ignorer son existence. Et aujourd’hui encore, je ne lui accorde plus guère d’autre qualité, que celle de savoir retenir en captivité pour une durée indéterminée, mon contingent de contaminations de papier !
L’idée excessive que j’y ai associée, c’est que nos interactions passées n’ont le plus souvent eu pour incidence sur mes journées, que celle de me les gâcher !
Malheureusement, l’association d’idée ET de lieu dont il est question ici, semble avoir été garnie d’un délai de prescription de très longue durée…
On pourra aisément imaginer quelques déconvenues pouvant découler d’une telle inhibition :
Exemple : Supposons qu’une admiratrice romantique se saisisse de sa plus belle plume et m’envoie une déclaration manuscrite enflammée ? Il serait alors fâcheux, qu’au fond de la caissette, n’en reste qu’un petit tas de cendres, le jour de l’imprédictible relève.
Alors que je n’en avais jamais connu une seule durant les premières décennies de mon existence, j’ai un jour commencé a développer ici et là quelques allergies alimentaires. Au début, c’était uniquement avec certains ananas ! Un fruit dont je raffolais particulièrement. Et puis ensuite, même chose avec les agrumes. Et un jour ce fût pareil avec un melon de Cavaillon !!! C’est là que j’ai sonné l’alerte ! Comment allais-je pouvoir survivre, si je ne pouvais plus librement consommer au moins une variété saisonnière de cinq fruits et légumes chaque jour ?
Et puis je me suis souvenu que par le passé, j’avais connu une personne allergique qui finissait à l’hôpital, si par malheur elle ingurgitait de l’ananas, ne serait-ce que sous forme d’extrait ou d’additif ! Et c’était dans un pays où il en poussait et des bien délicieux !
C’était devenu une sorte de loterie : Ça pouvait passer du fruit dégusté avec plaisir et sans avoir ultérieurement à pâtir de la moindre gêne , au déclenchement d’une inflammation de gorge persistante qui par la suite, se convertissait encore en “rhube” pour ne pas se laisser oublier trop facilement.
Après avoir enquêté là-dessus, j’ai décidé de modifier certaines de mes habitudes alimentaires. J’en étais arrivé à suspecter des effets indésirables dus à certains produits chimiques agroalimentaires. Les agrumes comptant parmi les produits intensément traités, j’ai par exemple, commencé à acheter des citrons non traités, malgré le fait qu’ils étaient conditionnés dans des sachets en plastique scellés. Et vérification faite : jamais plus aucune réaction allergique à déplorer avec ces fruits-là !
Mais voilà, n’étant pas traités après récolte, ils moisissent un peu plus vite. Et je n’ai pour le moment pas trouvé d’autre alternative que de les acheter par emballage de quatre pièces. C’est du gaspillage, car il y en aura toujours un qui finira par moisir avant usage et qui passera à la poubelle. Sauf aujourd’hui ! Parce que ce citron-là, qui commençait à peine à blanchir, c’est en personne que je me suis chargé de bien le traiter ! Mais à ma manière.
Voilà. Il se pourrait peut-être qu’un de ces jours, je vous parle de kiwis. Un fruit, avec lequel, j’ai toujours pu me flatter d’entretenir des relations sans histoires …
L’autre jour, je suis tombé sur une vieille bagnole de collection garée sur le parking d’un garage. Il s’agissait d’un modèle dont je n’avais jamais vu un seul exemplaire ni une seule photo avant ce jour là. Alors je me suis arrêté pour satisfaire ma curiosité : Il s’agit d’une voiture française de marque Panhard, modèle Dyna X de 1950, surnommée “Louis XV” par certains à cause de son style particulier, et “le crapaud” par d’autres…
On était vraiment encore très loin à cette époque du format exubérant genre SUV devenu la norme aujourd’hui et on devait se sentir serrés comme des sardines là dedans ! Le trou là-devant, au centre de la calandre, ce n’était pas pour le style, mais pour insérer la manivelle de démarrage manuel en cas de problème de batterie, de démarreur etc..
La raison principale qui m’a poussé à publier cette photo ici, c’est que sa carrosserie est entièrement en ALUMINIUM ! Il s’agit de ce matériau léger et qui ne rouille pas , avec lequel aujourd’hui, on fabrique volontiers des canettes de boissons à usage unique jetables !!!
Une matière première aux propriétés très particulières, qui à fabriquer à partir de la bauxite coûte très cher en énergie, mais qui serait recyclable presque à l’infini, pour autant qu’on prenne tous la peine de la considérer comme une matière plus précieuse qu’un simple contenant de boisson à balancer dans la nature ou dans la première la poubelle ! On devrait d’ailleurs sensibiliser notre jeunesse déjà à l’école à ce type sujet ! Savoir identifier les matières, les matériaux et leurs ressources naturelles et encourager la prise de conscience qu’elles ne sont pas illimitées. Histoire de peut-être encore éviter qu’ils ne s’en mordent les doigts, quand il n’y en aura plus !
C’est avant-tout le sens du devoir de mémoire qui m’a poussé à bidouiller cette plaque commémorative en faux bronze coulé. C’est pour ne jamais oublier sur le long terme si en fin de compte, il s’agissait d’une crise de la quarantaine ou de la quarantaine d’une crise.
Je possède ma propre galerie de petits monstres. Sans eux, je ne serais rien. Je les trimballe avec moi partout où je vais.
En ce
moment même, mes petits monstres sont bien installés, alignés sur une étagère
de mon living room, un peu à l’image d’une collection de petites créatures en
peluche.
D’un commun accord, nous avons fait le choix de nous montrer plus disciplinés qu’à notre habitude. Nous ne sortirons plus qu’en cas d’absolue nécessité et le temps qu’il faudra. Une menacemortelle rôde à l’extérieur. Et nous avons décidé que ne souhaitions pas inviter ce monstre là à se joindre à notre famille. Et ce n’est pas parce qu’on l’a baptisé d’un sobriquet d’exoplanète lointaine qui ne déclenche pas d’insurmontable terreur, que nous devrions prendre le moindre risque d’accueillir ce braconnier.
Parmi mes petites canailles, il y a l’angelot et le diablotin. Ces deux-là sont présents depuis le jour de ma naissance. Ensuite au fil des années et au gré de mes rencontres, j’en ai adopté d’autres. Je peux citer des exemples comme letimide, l’imprudent, le trouillard, l’insolent et le rebelle.
Je les consulte tous très régulièrement mes petitslarrons. Même si le philosophe est d’avis que dans la précipitation j’aurais trop souvent tendance à n’écouter en priorité que le sourdingue, le frappadingue, l’épicurien et l’instinctif.
Sans cesse je rappelle à l’amnésique que je consulte également les archives de l’inaltérable. Et je négocie des compromis avec le nostalgique et le responsable lorsqu’ils sont opposés à laisser libre cours aux hardiesses de l’ambitieux et de l’avant-gardiste.
J’avoue éprouver
une sympathie particulière pour le curieux,le rêveur, le clown, le
fantaisiste, l’équilibriste, l’imprudent, l’extravagant, le compulsif, l’hyperactif et le contemplatif.
Le moraliste lui me répète que je laisse trop de place tout en haut de l’étagère à l’obstiné, à l’intrépide et au hasardeux, tout en m’approuvant d’avoir su bâillonner l’égoïste et décourager l’arrogant. D’avoir su tisser des liens étroits avec l’optimiste. Le consciencieux me félicite encore pour la décision d’avoir dissout le groupe de pression formé entre autres à l’origine par l’impatient et le négligent.
J’en ai encore plein d’autres de ces petits monstres dans ma collection personnelle. Je ne vais pas tous pouvoir les mentionner un à un dans ce texte. Même si ça ne va plaire du tout au prétentieux, au fanfaron et au susceptible…
J’ai du finir par céder aux insistances de l’excentrique. Il ne pouvait pas s’imaginer une seconde de pas apparaître en personne dans ce récit.
Je me suis réveillé trop tôt ce matin et malgré le déploiement d’une variété d’efforts, cette affaire a pris une tournure définitive. Alors j’ai entrepris de mémoriser ma liste de courses à faire en ce jour. Quelque chose d’un peu assommant : Parfois ça peut encore marcher…
Aujourd’hui, pour une fois, je vais faire la sourde oreille à mon indécrottable optimisme et me forcer à constituer quelques réserves alimentaires de base. Parce que dehors, une vilaine grippe fourbe et mutante a entrepris de se propager. Personne ne sait encore avec grande certitude si dans la durée, elle se contentera de n’être que saisonnière. Mais parmi les trop nombreux malheureux qui l’ont attrapée, certains n’ont pas pu terminer la saison !
Alors que nous étions de plus en plus enclins à nous unir sur la place publique pour militer en faveur de notre survie existentielle et climatique et de protester contre de multiples inégalités et autres menaces d’extinction, voilà qu’un agent infectieux aux prédispositions virulentes surgit sans prévenir pour museler les mobilisations ! Un fléau-surprise qui essaime plus précipitamment qu’un réflexe de freinage d’urgence d’une mondialisation engraissée aux profits et biberonnée aux flux tendus.
Mais non pas du tout ! Je ne panique ni crie au loup trop facilement !!! Et ce, même si je me considère faire partie des paranoïaques de haute-voltige avec une capacité de suspicion naturelle supérieure à la moyenne ! Il y a longtemps déjà, j’avais même expérimenté un épisode où j’avais quelques TOCs un peu à l’image d’Adrien Monk de la série télé. Mais ce n’est pas pour autant qu’aujourd’hui je vais d’urgence devoir engager pour m’aider à survivre, une assistante qui me rassure et me distribue des lingettes anti-bactériennes…
Mais non ! Ma très vive réaction est principalement due à un très mauvais souvenir qui me hante : Il n’y a pas deux ans, je me suis coltiné dix jours d’agonie presque sans aucun répit : Une grippe saisonnière de pic de canicule. La plus violente de toute la carrière de mon système immunitaire. Une fièvre de bourrin dans une fournaise estivale agrémentée de l’une des plus inapaisable soif de damné. A ce moment-là, je voyageais avec ma tente de camping et ne disposais d’aucun domicile fixe de repli. J’étais parfois condamné à aller chercher un peu de fraîcheur et d’improviser des mini-siestes derrière mon volant au fond du premier parking souterrain de supermarché que je dénichais. Alors forcément, je préfèrerais ne plus avoir à revivre ce type de torture, ni à l’identique, ni à proximité encore plus immédiate des fourneaux du diable !
Alors sur ma liste de courses, j’ajoute une micro-pile LR41 neuve pour mon thermomètre qui n’affiche plus mes chaleurs. Ce serait un comble de contracter une fièvre contagieuse fatidique en allant me fournir en pile pour mon thermomètre ! Mais je vais quand même courir ce risque pour pouvoir au besoin prendre des mesures préventives. Et puis des pâtes, du riz, des patates et des boîtes de conserves pour tenir deux bonnes semaines en état de siège viral et sans ravitaillement… Et surtout beaucoup de mayonnaise en tube. Parce que si cette épidémie devait s’aggraver, je pourrais devoir en arriver à abréger moi-même mes souffrances et celles que je pourrais potentiellement infliger à mes congénères ! Éradiquer le virus avec son biotope. Dans ce cas de figure extrême, pour ne pas infecter mon prochain, j’envisagerais un suicide à la mayonnaise. Une overdose fatale administrée en douceur accompagnée de fines lamelles de légumes croquants de saison. Et pour cela, il me faudra aussi quelques romans à l’eau de rose pour aborder de la manière la plus romantique possible, l’incontournable fatalité de mon sacrifice et la tragédie de l’issue dramatique de l’alchimie d’une relation passionnelle mais toxique, qui ne saurait augurer de guillerets lendemains…
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Me voici de retour de mon centre commercial de survie. Je ne ressens aucun assaut fiévreux et je ne toussote pas. Il y a avait des distributeurs de solution désinfectante pour les mains à l’entrée !
Pour ce qui était des pâtes, des patates et du riz, les étalages n’étaient déjà plus vraiment bien achalandés. En tout cas pas comme ils l’étaient à la grande époque des profusions. Au niveau alimentaire, je dispose maintenant de quoi survivre à une quarantaine, même si jusqu’ici je n’ai jamais encore de ma vie du me limiter à ne croquer qu’un ou deux spaghettis par jour.
Je n’ai pas pu trouver de pile LR41 pour revitaliser mon thermomètre digital. Une rupture de stock ? Alors en attendant je continue de me fier à mon traditionnel capteur biologique.
Mon moral se porte bien. Surtout que ce matin, j’ai trouvé une nouvelle réjouissante dans ma boîte à surprises. Un petit message personnel très rassurant qui arrivait au bon moment et qui a boosté mon envie de survivre aussi longtemps qu’il le faudra et à à peu près n’importe quel cataclysme.
J’ai déniché un emporte-pièce assez sympa au marché noir (photo). Il illustre assez bien mon état d’esprit actuel malgré cette ambiance pesante et pré-apocalyptique. Et si la situation mondiale devait devenir encore plus dramatique, je boufferai des smilies comme antidote à la grimace. Note pour ma liste de courses de demain : Acheter de quoi faire de la pâte à biscuits et tous les ingrédients pour cuisiner un bon gratin de smilies !
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Quelques conseils pour booster vos chances de survie
Évitez les bombardements de postillons contagieux ! ( bouclier en plexiglas )
Lavez-vous régulièrement les paluches ! ( Respectez la durée minimale prescrite )
Toussez/éternuez dans le creux de votre coude, à la cave, mais pas à la buanderie
Remettez vos réunions physiques à plus tard (passez à la vidéoconférence)
N’encombrez plus les urgences hospitalières pour des petits bobos à la con
Gardez vos distances, un mètre minimum entre bipèdes
Ne vous caressez pas la bobine,
Ne vous frottez pas les mirettes,
Ne vous rongez pas les griffes,
Laissez couler vos larmes,
Ne faites plus tourner le pétard,
Ne vous partagez plus la même brosse à dents
Ne vous claquez plus la bise et ne vous serrez plus la pince
Pratiquez le signe de la tête ou/et la courbette de politesse
Ne roulez des pelles qu’à des personnes certifiées 100% OK
Redécouvrez les privilèges des plaisirs solitaires
Ne vous grattez plus le tarin ( sauf gants en latex )
Pensez au télétravail et aux grandes vacances
Négociez une prime de risque et contractez une assurance vie risque pur
Désinfectez plus régulièrement vos poignées de porte, télécommandes et claviers
Désertez les openspace ( vous en rêviez ? Enfin une excuse officielle ! )
Rédigez votre testament (Acte souvent équivalent à une demande de prolongation)
Soyez psychologiquement préparé à devoir vivre dans un scaphandre etc…
Ils sont revenus ! Mais maintenant ils sont plus de 100 ! (Voir l’article d’origine en lien tout en bas)
Je ne sais pas si finalement il s’agit bien de corneilles ou plutôt de corbeaux freux. Mais j’ai lu dans la presse, qu’ils en agaceraient plus d’un dans les quatre coins du pays. ( n.d.l.r : pour cacophonies et aussi pour cacochieries )
En ce qui me concerne, c’est avant le lever du soleil que je me passerais volontiers de leur “atroces vocalises matinales”. Ne me dites pas que c’est une de leurs meilleures stratégies de drague ??? Siii ? Mais nooon !
Après avoir pu facilement les envoyer croasser ailleurs durant deux jours d’un simple claquement de mains, la moitié d’entre eux se sont ensuite habitués. L’effet dissuasif original a vite perdu de son efficacité sur le nombre. Au moins, lorsqu’il pleut ou que la météo ne leur convient pas, ils ne se déplacent plus sous mes fenêtres et je peux profiter pleinement jusqu’à la toute dernière phase de mon sommeil paradoxal.
L’autre matin, ne se contentant plus de squatter l’arbre aux mille branches d’en face (que je ne vais pas aller élaguer moi-même) , depuis mon oreiller, je les ai vus s’aligner serrés tout le long du faîte du toit de l’immeuble d’en face. Un peu comme pour me signifier à grands renforts de participants, que mes petites manœuvres dissuasives précédentes n’avaient pas du tout été à leur goût ! Que comme que je les avais fait s’envoler sans raisons valables, j’allais maintenant devoir déguster un petit déjeuner qui se mange froid ! Et ils se sont mis à s’égosiller comme jamais encore jusque là. On va dire qu’ils sont allés jusqu’à m’étaler de la moutarde forte sur les tartines.
C’est là que j’ai pris la décision de prendre le taureau par les “bornes” : A agression sonore, réplique très sonore ! Parce que je préfère réserver mes mains aux applaudissements d’artistes agréables à entendre et les mettre à contribution pour concevoir et bricoler le “canon sonore” qui les fera tous franchir le mur du son à la verticale ! J’ai vite rédigé la liste du matériel nécessaire et me suis rendu au magasin de bricolage. De retour chez moi, j’ai immédiatement usiné et assemblé le premier prototype de ma pièce d’artillerie et ai procédé à un premier tir d’essai en intérieur et en toute discrétion. En espérant que les grandes puissances en réaction, ne déclenchent pas encore une autre de ces troisièmes guerres mondiale par erreur. Puis j’ai préparé mon arme de dissuasion massive avec la munition nécessaire pour un déploiement rapide et efficace à l’heure de l’aube suivante…
Mais le lendemain était un dimanche et un dimanche ça se respecte ! Je n’allais pas tirer tous mes voisins de leurs grasses matinées respectives et respectables pour mon seul plaisir de faire à mon tour du tapage. De plus il faisait un temps à ne pas planter un coq sur un tas de fumier. Donc pas le moindre gueulard ailé à signaler et à déloger dans les alentours. Et un jour de trêve dans un conflit, c’est toujours bon à prendre. Alors ce jour là, j’ai pu me réveiller de la manière la plus naturelle et agréable qui soit !
Le lundi matin, les volatiles hostiles m’ont signalé la fin du cesser le feu dominical par quelques cris inhabituellement timides en prenant place dans un certain calme sur le sommet du toit d’en face. C’est là que j’ai également perçu les miaulement courts et répétés d’un allié à moustaches dont la présence sur les lieux contribuait vraisemblablement à contenir l’excitation des pires solistes de l’ensemble. “Si la nature vient à mon secours pour rétablir le calme, alors laissons la faire! “ Ai-je pensé en réfrénant un certain instinct guerrier et en retournant me laisser envelopper par les bras de Morphée… Mais au bout d’un quart d’heure, avec le nombre d’interprètes sans cesse en augmentation, le pauvre matou n’avait presque plus voix au chapitre au milieu de ce concerto de casse-couilles pour lève-tôt. J’ai chargé ma bombarde bruyante,ouvert ma fenêtre et “fait feu” sans sommation dans leur direction : Pas un seul d’entre eux n’est resté impassiblement perché le bec ouvert à beugler son irritant refrain ! Il y en a même certains qui ont fait des loopings impressionnants…
Le mardi matin, je n’ai pas eu à sortir du lit pour combattre. Une fois de plus la nature s’était montrée plus clémente avec votre narrateur qu’avec l’escadrille d’enquiquineurs à plumes. Durant la nuit, une tempête à décorner les bouquetins baptisée d’un prénom féminin d’origine grecque les a privés de toute autorisation de décoller de l’enfer.
Le mercredi matin, il était tombé une dizaine de centimètres de neige. Et chacun sait que la neige absorbe et amortit très bien les sons et que donc, ces jours là, il n’y a pas de récital prévu. Plutôt que de rester à glander sur leur branche devant ma machine à café à faire cuicui à leur rebutante manière, ils concentrent enfin dès la première heure, tous leurs efforts dans la recherche de nourriture planquée sous la couche de poudreuse.
Hier, je suis tombé par hasard sur un sujet ou un internaute se demandait ce que les oiseaux pouvaient bien vivre de si excitant vers 5h du matin. Et il y avait plusieurs réponses très drôles, dont celle que les oiseaux seraient plutôt du matin pour s’accoupler. L’un d’entre eux pour les décrire a utilisé le terme de “Morning-Woodpecker”, ce qui m’a évidement beaucoup amusé…
Par contre avec tout ça, j’ai du repousser la série d’essais prévus de mon “canon spécial“. Et tant que je n’ai pas confirmation de sa réelle efficacité sur le long terme et qu’il n’aura plus à être amélioré, je ne vais pas pouvoir en publier les plans ici… Mais pour une fois que de ne pas pouvoir tenir les délais ne m’empêche pas de dormir, je ne vais quand même pas râler !
Je n’ai plus eu à me plaindre des cris de guerre de ces rapaces du sommeil jusqu’au vendredi inclu. Je suis prêt à parier cent appétissantes graines de tournesol que c’est le froid sibérien qui s’était employé à refroidir les ardeurs de chaque représentant de ces émoustillés du point du jour. Le samedi, certains soupirants n’avaient pas pris la peine de refaire le déplacement. Leur nombre s’était réduit à une petite cinquantaine et l’ouverture de leur oratoriotroppofurioso repoussée aux environs de sept heures du matin. Mais leur tentative de vouloir négocier avec moi l’heure du grand ramdam en baissant le volume de moitié et en réduisant la durée de leur prestation n’a pas été de nature à me convaincre. C’est encore dans un état de demi-sommeil que je me suis levé et que j’ai pour la seconde fois, fait usage de mon tromblon détonnant. Pas un seul de ces piafs de purgatoire n’a raté le signal de départ ! Et ce n’est pas qu’ils partent faire un tour de quartier pour mieux revenir ! D’ailleurs à l’heure où j’ai ajouté ces quelques lignes, c’est ce qui ressemblait au plus agréable gazouillis de printemps qui parvenait à mes oreilles. Le genre de voisins mélomanes à plumes dont je n’interromprais les couplets pour rien au monde. Suite à mon intervention, il m’a fallu une bonne heure pour repartir en hibernation. J’ai mis cet intervalle de tranquillité retrouvée à profit pour échafauder le concept théorique d’un nouveau mécanisme de “mise à feu” pour mon arsenal d’épouvantail.
Comme le soir précédant, j’avais considérablement abusé de tisane de fleur d’oranger, mon réveil plus matinal que souhaité de ce jeudi, n’avait cette fois pas à être mis sur le râble des ténors noirs. D’ailleurs ils n’étaient plus venus se réunir dans la brise matinale sur le platane aux milles trapèzes voisin pour répéter leur déplaisante aubade. Je me suis dit que le chef d’orchestre devait souffrir d’une subite extinction de voix ou devait avoir paumé sa baguette. Une indisposition quelconque suffisant à clouer le bec de toute une fanfare. J’entendais toujours au loin, jouer d’autres formations : Il ne s’agissait donc pas pour cette fois de l’extinction de toute une espèce. Il arrivait qu’une formation de chasse de trois ou quatre appareils, lâchent quelques vagissements provocateurs en passant presque furtivement derrière mes fenêtres. La possibilité que le douloureux souvenir de quelques déculottées sur le champ de bataille aient été gravées au fer rouge dans leurs cervelles d’oiseaux n’était pas à exclure. Malgré une paix relative de quelques matinées, j’avais continué de peaufiner techniquement mon arquebuse déflagrante. C’était bien connu : vouloir posséder une arme c’est avant tout un acte destiné à se défendre ! Et moi je serais plutôt du genre à ne pas faire de mal à une mouche, sauf si elle devenait vraiment super chiante ! Alors pour les cas d’urgence, j’ai une tapette à mouches de secours. Donc en ce jeudi, de retour soulagé de ma salle d’eau, au lieu que de me jeter sans attendre sous une couette encore à température idéale, c’est pour satisfaire à ma curiosité que j’ai risqué un crochet par la fenêtre pour jeter un coup d’œil sur le poulailler. Et de constater qu’ils étaient tous bel et bien là, mais que seul un seul d’entre eux prenait encore la liberté de tirer sur sa corde vocale distendue. C’est à cet instant précis que j’avais cédé à la tentation de me livrer à une guerre préventive. L’attaque serait la meilleure défense contre ceux qui pourraient s’en prendre à nos défenses ! Et comme maintenant je suis armé jusqu’aux gencives, que j’ai de la munition à profusion qui pourrait être frappée d’obsolescence avant usage, que je n’ai pas d’autre ennemi tout désigné à affronter en ce moment et puis que finalement l’autre jour, ils l’avaient bien cherché… D’ailleurs je n’ai aucun drapeau vierge de couleurs de prévu ni même à disposition. Un seul tir a suffi à expulser, presque en silence de mon territoire d’influences, la clique de ténébreux passereaux. Parce que ce n’est quand même pas du gibier à plumes qui pourrait me mettre de mauvais poil avant l’heure de mon œuf à la coque !
Voilà et maintenant je me sens prêt à prochainement pouvoir publier les plans de mon dispositif de dissuasion dont l’efficacité a pu être prouvée. Cette description fera sans doute l’objet d’un article séparé…
Parmi les moyens prévus pour permettre le dialogue entre un être humain et une machine, il existe ce qu’on appelle l’interface graphique (en anglais GUI) pour Graphical User Interface.
En 2006, j’avais commencé à coder un programme. Un outil logiciel graphique et technique destiné aux ingénieurs/développeurs en électronique. Une profession que j’ai exercé durant des années. J’avais toujours souhaité un jour créer mon propre “produit”, en explorant et en expérimentant en autodidacte, divers domaines comme la programmation. Petit à petit, avec les années, ce programme est devenu ce qu’on appelle une véritable “usine à gaz”. Mes idées additionnées à celles que me soumettaient des clients utilisateurs du monde entier, ont fini par faire gonfler ce projet jusqu’à ce qu’il atteigne des proportions allant au delà du raisonnable.
J’implémentais régulièrement à la va-vite des fonctionnalités supplémentaires ici et là. Tant et si bien que “le poste de pilotage” de l’utilisateur a fini par ressembler à celui de la photo de gauche. Et pour chaque fonction nouvelle ou extension, d’ajouter un icône ou un élément de menu par ici et de rédiger un autre petit tutoriel par là. Expliquer comment faire ceci ou cela et tout ça dans la langue de milkshakes-pire que je maîtrise que partiellement. Je finissais par moi-même après quelque temps d’inactivité sur ce projet, ne plus très bien savoir ou trouver ou comment me servir des mille manettes de mon usine.
J’avais lu dans certains articles de presse que la programmation de logiciels ne serait bientôt plus un métier d’avenir parce que la fameuse intelligence artificielle deviendrait plus compétente que nous pour réaliser de ce type de tâches. Mais j’ai aussi parcouru d’autres articles qui déclaraient que les jeunes enfants devraient “tous” apprendre à coder dès leurs années d’école. Et pour ma part je soutiens clairement cette idée là. Parce que je pense que la programmation et le débogage (la recherche et la résolution de dysfonctionnements et de bugs) peuvent à mon avis activer et développerplusieurs régionscognitives de notre cerveau et réveiller beaucoup de créativité. Ce qui ouvre un accès à des capacités qui peuvent nous compléter et qui se révèlent également efficaces dans bien d’autres domaines que la maîtrise et l’utilisation de l’informatique. Et je fais partie de ceux qui ont du lutter pour un jour se sentir vraiment à l’aise dans la programmation. Ceci bien que j’aie commencé assez tôt dans ma jeunesse à m’y intéresser et à me débrouiller avec ce type de techniques. (Je reviendrai sur ce point dans un prochain article)
Ces temps-ci, j’ai retrouvé le feu sacré pour continuer de faire évoluer le poste de pilotage de mon bon vieux programme qui affiche “déjà” à l’écran ses presque quinze ans de maturation. J’aimerais que petit à petit, il ressemble de plus en plus au cockpit de l’encadré de droite sur la photo. Une interface homme-machine plus épurée, agréable et intuitive…
Les programmes que je crée aujourd’hui, sont tous des héritiers des nombreuses expériences accumulées en développant ce projet ludique et extravagant. Alors il mérite bien que je prenne tout le temps nécessaire pour lui offrir quelques élégantes finitions.
Lorsque je n’applaudis pas, je lève mon pouce à l’intention de cette jeunesse planétaire d’ aujourd’hui qui ose faire des pieds et des mains pour secouer ces barrières qui encerclent nombre de consciences engourdies. Qui se sont décidés comme jamais encore jusqu’ici, à mettre en évidence l’évidence de lendemains difficiles. Qui se serrent les coudes !Appuient là où ça fait mal ! Se saisissent avec courage de toutes les opportunités pour reprendreen mains sans attendre, les rennes de leur futur !
Un texte qui a l'origine était nettement plus long, mais
dont la finalisation m'a paru trop laborieuse.
Je voulais poursuivre dans l'élaboration de cette idée
mais je viens de changer d'avis...
Dans mes cartons d’archives inexplorés depuis de maintes rotations autour de notre bonne étoile, c’est sans doute le grand nombre de stylos-à-bille desséchés, de crayons vingt fois retaillés et de portes-mines délaissés qui m’intrigue le plus. On pourrait me suspecter d’avoir mené une existence de junkie des papeteries. Que lorsque le réservoir d’un taille-crayon était rempli de copeaux, j’en achetais un autre. Que si un crayon de papier faisait mine de faire grise mine, je lui trouvais un remplaçant qui contraste. Que quand l’extrémité d’un stylo à bille était trop rongé par les pauses d’inspiration, j’en perdais l’appétit. Je devais probablement aussi égarer mes stylos-feutres dans la jungle d’un relatif désordre et ne jamais m’accorder ni les moyens ni le temps nécessaire pour les y rechercher. Et puis, saviez-vous déjà qu’il peut arriver qu’un feutre indélébile sur le tard, ne le soit plus vraiment ?
Puis j’ai aussi retrouvé une pile d’enveloppes de toutes les couleurs. Mon courrier du cœur d’antan. Celui qui date d’avant la dématérialisation des enveloppes parfumées. Celui qui précéda la désintégration des patiences. Celui des tendresses manuscrites appliquées et exemptes de toutes ratures. Celui des déclarations enflammées authentiques et calligraphiques.
Bien sûr, je me suis demandé s’il était souhaitable de parcourir ne serait-ce qu’en diagonale, l’expression de ces sentiments amoureux aujourd’hui périmés qui m’avaient été adressés à chaud. A cette époque, on s’envoyait des petits mots doux faits-main et timbrés par la poste, même si on s’était câlinés la veille. Et d’un simple coup de langue sur la bande adhésive, on expédiait un extrait de notre code génétique en annexe. Et ma foi, dans cette redécouverte, j’ai retrouvé quelques bonnes surprises qui n’avaient pas réservé de place en évidence dans ma mémoire. Ce n’est pas pour autant que j’ai été saisi d’une pointe de nostalgie de par leurs chaleureux contenus. Vivre avec son temps n’est plus une simple option. C’est cette pile d’enveloppes de provenances, de formats, de décorations inventives et de couleurs variées que j’ai trouvé symboliquement et visuellement particulièrement touchante. Il y a des jours comme ça, où il est bon de se sentir avoir pu faire partie de la vielle école !
Mais tout ça c’était avant que je passe moi aussi de la plume à large bec et à l’encre violette aux lettres blanches sur fond noir d’un clavier. Que je sacrifie mon inimitable jeu de caractères propriétaire au simple choix d’une police courante et impersonnelle. Que je me soumette à l’agaçant correcteur automatique d’orthographe s’acharnant à vouloir souligner les quelques égarements de ma patte naturelle. Que je me conforme aux courriels du cœur avec des pièces jointes autres que quelques graines de tournesol , un trèfle à quatre feuilles ou des pétales de rose. Que je ne me laisse aspirer dans la spirale des applis cannibales en chatouillant le petit écran tactile et que j’accepte le plus souvent à contre-cœur de me livrer sur des réseaux sociaux à des pitreries modernes et indiscrètes, faisant l’impasse sur la belle exclusivité d’une adresse exacte inscrite sur un bel écrin de papier de couleur pastel.
Les plus récents de mes billets-doux n’iront jamais hiberner à l’abri de la lumière dans des cartons d’archives. Ils sommeilleront dans les entrailles d’un disque magnétique ou sur une puce de sauvegarde matérielle qui s’autodétruiront contre mon gré. Ou alors ils reposeront relativement en paix et hors de ma portée dans un data center surchauffé à l’autre bout du monde. Et c’est à jamais que j’en perdrai peu à peu la substance.
Les voitures c’est naze, parce qu’il n’y a même pas un lit dedans. Alors ça ne sert que pour aller plus ou moins vite de A à B sans pouvoir passer par le ZZzz… Une voiture ça dort désespérément seule, dehors dans la moiteur, le froid ou dans un garage sombre et exigu, alors qu’une cahutte à roulettes, ça se repose en abritant son conducteur (et ses passagers) jusqu’au premières lueurs du jour.
Mon père avait toujours une camionnette de livraison pour travailler. Il a entre-autre roulé les légendaires : VW T1, Renault “Estafette” et même un “Bedford CF” qui pouvait changer de couleur selon sa volonté.
Alors très inspiré mais beaucoup plus tard, J’ai d’abord été le détenteur privilégié d’un FORD Transit vintage surélevé de couleur chocolat fondu (à gauche) dans lequel j’avais installé un grand lit et deux ou trois autres trucs pratiques, et plus tard, d’un BEDFord, donc un Ford avec un lit déjà installé dedans (Lit = BED in english) … (à droite)
J’avais oublié que le Choco-Transit avait des rétroviseurs extérieurs placés si loin de l’habitacle, presque au bout des ailes. Je ris encore en repensant à la tête de ceux qui me voyaient aller ouvrir le capot un marteau à la main, lorsqu’il refusait de démarrer. Je lui mettais un bon coup sur le démarreur et à mon retour à la clé de contact, il partait au quart de tour. Et on me regardait comme si j’étais le maître incontesté du fantôme dans la machine.
Et de nos jours, je circule avec la SunGonette qui est un VW T4 blanc clair qui n’apparaît pas sur cette photo parce qu’il n’y avait plus assez de place devant cette maison…