Sur la route avec ma maison

Je viens de lire un article sur les “vanlifers” actuels, source d’inspiration pour ce petit dessin. Avec la pandémie du covid-19, il y a eu une explosion du nombre de ces voyageurs bohèmes et pour différentes raisons liées à cette crise, il y aurait eu un grand nombre de déceptions aussi.

On peut dire que j’ai fait partie des “vanlifer” de la “première heure”.

Il y a des années, je vivais dans ma vieille camionnette sommairement aménagée et n’avais pas de pied-à-terre en briques. J’étais capable d’arriver en retard à mon travail même quand je dormais dans le grand parking qui jouxtait l’entreprise de mon employeur ! Évidement en dehors des emplacements de campings, je n’avais aucun chauffage, ce qui ne me poussait pas à sortir des plumes d’oies sauvages, au petit matin des saisons fraîches.

Si on m’avait laissé poursuivre cette aventure sans me raisonner jusqu’au cœur de l’ hiver, je crains que serais mort mort jeune et congelé dans ma boîte-de-conserve sur roues. Mais que de merveilleux souvenirs !

Ce que je leur envie le plus, c’est l’existence d’internet. Elle leur permet le télétravail et leur offre des opportunités de gagner leur vie tout en voyageant.

Même si je m’en suis passé durant de nombreuses années, je possède à nouveau une SunGonette prête à partir en road trip. Mais cette période de semi-confinement m’a un peu refroidi. Plus de destinations touristiques, de manifestations locales, de concerts et de festival de rock en plein air… Et en même temps en tant que vétéran du genre, j’ai donné plus de place à ma conscience écologique et réalisé que le “monde” autour, avait beaucoup changé. Il y a beaucoup plus d’interdictions un peu partout, comme c’est souvent le cas lorsqu’il y a surnombre. La priorité des communes est de ne pas se laisser envahir, de rentabiliser leurs espaces publics et avant-tout de favoriser le chiffre d’affaires des hébergements et des commerces locaux. Et c’est sans compter les mesures dissuasives mises en place suite à des comportements inapropriés, comme le litering, les déversements sauvages, etc…

Alors jusqu’à nouvel ordre, je vais dormir sur mes deux oreilles en sédentaire dans ma caverne…

De toute façon, je ne me vois pas tout à coup me métamorphoser en youtubeur en filmant les étapes de mes périples ou de me mettre à partager mes brossages de dents sur les aires d’autoroute…

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Fleur bleue et outil de jardin

Si je me rappelle bien, la première fois que je suis tombé raide-dingue d’une attirante jouvencelle, je n’étais encore qu’âgé d’une dizaine d’années. C’était durant la saison d’hiver aux alentours des fêtes de fin d’année.

Suite au décès de son paternel, cette charmante demoiselle était devenue la domestique de sa belle-mère. A la maison, elle était maltraitée et contrainte de se charger des tâches ingrates.

En plus d’être belle comme le jour, elle était chaleureuse et espiègle, Mais aussi très en harmonie avec la nature environnante. Elle m’avait ensorcelé ! Jusque-là je ne m’étais encore guère laissé envoûter par les filles : Je me destinais à vivre une existence d’aventurier indomptable et sauvage !

J’avais par la suite gravé l’intensité de ce déchainement de sentiments dans mon recueil d’enthousiasmes de référence ! J’étais dès lors prévenu, qu’au cours de mes futures pérégrinations, je risquais fort de connaître d’autres bouleversements d’une magnitude comparable. Je me trouverais un jour ou l’autre incapable de rester de marbre et de poursuivre ma route solitaire.

Je n’avais eu la chance de revoir la pétillante créature qu’à la même période de l’année suivante. Et mon juvénile palpitant s’était à nouveau affolé : Je ressentais une passion dévorante et durable pour cette ravissante inspiratrice. C’est là que j’ai appris que l’amour pouvait durer très longtemps : Une année, ce n’était pas rien !

Ce n’est que dans une troisième phase que je me suis pris mon premier râteau. Par la force des choses, mon aveuglement langoureux s’était atténué. Alors que je n’avais d’yeux que pour elle, les siens n’avaient cessé de loucher en direction de ceux d’un fils à papa de la haute société. Et elle s’obstinait à vouloir aller s’embourgeoiser dans le château de cet énergumène.

Et voilà. C’était le résumé de ma première simulation de situation amoureuse. Heureusement pour me préserver un peu, elle était fragmentée en trois étapes distinctes.

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Se prendre un râteau – Expression – Modification d’une image de base trouvée sur internet

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Vaccination facile

Je crois que j’ai toujours été un patient très douillet chez le médecin et en particulier réfractaire aux aiguilles des seringues. Je pense que ça vient d’un traumatisme d’enfance : j’avais du subir un traitement que je me rappelle avoir été douloureux sous forme d’une série régulière d’injections intramusculaires.

Lors de ma dernière prise de sang, l’assistante du toubib me voyant plus paniqué que la moyenne, m’a expliqué qu’elle allait utiliser une aiguille destinée aux enfants. Une aiguille très fine équipée d’un “système de suspension”. En gros, elle me faisait comprendre en douceur que les fabricants avaient fait énormément de progrès depuis l’époque de mes séances de torture en culottes courtes… Et en effet, je n’ai absolument rien senti quand elle m’a vampirisée de “plusieurs hectolitres” de globules ! A part bien sûr un peu de honte par rapport à mon affolement ridicule de petite nature

Et là, le temps est venu pour moi de me porter volontaire et de m’inscrire pour me faire administrer non pas une, mais deux doses de vaccin contre le Covid-19…

La vie, c’est vraiment un parcours du combattant !

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Déplacements d’anxiétés

J’ai enfin ces dernières semaines, trouvé une réponse à l’une de mes vieilles questions qui était restée ouverte. Il y a de cela deux décennies, j’avais dû commencer à prendre des anxiolytiques prescrits par mon psychiatre. Au départ, c’était vraiment des doses de cheval et avec le recul, je n’ai rien à redire là-dessus. Cette molécule a réellement permis de calmer la bête, a contribué petit à petit à re-stabiliser la boussole et à me remettre les idées bien en place.

Beaucoup plus tard, la ration quotidienne est tombée à des valeurs, disons… d’entretien. Ça douillait quand même encore 10.— par jour pour un seul cachet. Sur un an, ma petite dépendance aux molécules magiques engloutissait quelque chose comme un budget de vacances de rêve sur une île paradisiaque. L’ombre des palmiers sur une plage de corail, je pouvais donc mettre une croix dessus pour raisons de santé. ( Je vous épargne les petits calculs en matière de primes d’assurance maladie, décomptes d’honoraires et de franchise pour ma pomme etc… )

Je n’avais jamais eu à rouspéter non plus devant les compétences sensibles de mon thérapeute. Il m’avait fourni des outils théoriques efficaces et m’avait guidé pour que je puisse aux mieux me dépatouiller avec la confusion dans laquelle me mettait ma situation.

Mais une chose qui m’avait frappé, c’est qu’il me répétait toujours exactement la même phrase à chacune de nos séances mensuelles et qu’elle ne cadrait pas avec le reste, alors qu’il n’avait pas autrement pour habitude de radoter :

– C’est comme l’insuline pour un diabétique, il va falloir le prendre à vie…

J’avais trouvé très louche et même parfois agaçante, cette phrase récurrente martelée en dehors de nos échanges intéressants et constructifs. Pour les non-initiés, il faut savoir que ces crises étaient entrecoupées de longues phases de répit complet. Et mon problème n’avait évidement rien d’aussi dangereux dans mon cas en tout cas, qu’un diabète mal soigné. Mais il fallait avaler le bonbon quotidiennement pour me prévenir d’éventuels déclenchements. Et il était semble t’il écrit quelque part que je risquais même un jour de me retrouver enfermé dans une crise sans fin. Un billet aller simple pour le nid de coucous, on va dire.

Bien sûr lorsque tout allait bien, j’avais tenté d’interrompre mon traitement et connu quelques rechutes bien glaçantes. Ce n’était donc pas la bonne solution. Et si c’était pour m’entendre encore répéter en boucle la fameuse comparaison avec l’insuline du diabétique…

Ces derniers temps je retombe justement souvent sur le scandale des prix de l’insuline aux USA. Il y a là-bas beaucoup de diabétiques qui n’ont pas les moyens de se payer ce produit qui est vital pour eux ! Il n’y a que trois sociétés qui la distribuent et ils en ont “artificiellement” gonflé les prix jusqu’à l’exorbitant. Quand on s’y intéresse un peu, ce n’est franchement pas du tout le rêve américain ! Et c’est là que j’ai découvert que l’une de ces sociétés-là, était la même que celle qui produisait aussi ma dragée journalière à dix balles !! Et moi les coïncidences, on peut dire que ça me parle…

Donc mon psy avait certainement du être “travaillé” par “un -e influenceur – euse de ces laboratoires pharmaceutiques“. Un(e) délégué(e) commercial(e) très au fait de deux traitements, très rentables sur le long terme et volontiers fournis à volonté par leurs soins…

J’ai tout de même fini par pouvoir arrêter ce traitement par moi-même, en adaptant ma manière de le prendre et en diminuant petit à petit son dosage. Cela ne s’est évidement pas fait en quelques mois, c’est sans doute ce qu’on appelle prendre son mal en patience. Par chance, les comprimés faisaient de plus en plus d’effet et je pouvais donc en réduire progressivement et prudemment la posologie. Vers la fin, je devais même couper mes petites pilules en deux au canif, parce qu’il n’y avait rien de plus léger de disponible en pharmacie.

Ça fait pas mal d’années maintenant que je n’en ai même plus en réserve dans ma pharmacie. Et j’en ai jeté pas mal à la poubelle sans trop compter.

Mes dix balles d’aujourd’hui, tant qu’à faire, je préfère les investir dans le plaisir d’un bon produit de brasserie. Tout en espérant qu’en appliquant cette réaffectation, mon divorce pharmaceutique n’aura pas pesé trop lourd dans la décision en faveur d’une augmentation massive des prix de l’insuline au pays de la liberté de baiser ses compatriotes jusqu’à l’os…

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La Dream Team [#5] : Germain

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C’est le cinquième élément d’un team qui en compte cinq, éventuellement six.

Il est le chaînon tactile du gang. C’est le touche-à-tout à fleur de peau sur qui on peut toujours compter.

Il n’hésite pas à mettre la main à la pâte et dans le cambouis. Et il est également chargé d’applaudir. Il ne craint pas d’aller au contact, ni de gesticuler.

S’il peut lui arriver de tâtonner et de trembler, on lui reconnait aussi des doigts de fée.

S’il porte le numéro 5, c’est uniquement parce qu’il a tiré la plus courte des pailles.

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Madame Lelivre et Monsieur Lecahier

Il était une autre fois et il y a fort longtemps, un grand soir où j’étais de sortie dans le grand jardin des péchés de toute nature. J’y avais fait la rencontre de deux personnes que je ne connaissais ni d’Eve, ni d’Adam. L’homme était assez calme et la femme un peu foldingue. Elle semblait bien partie pour croquer une récolte entière de fruits défendus. Il s’est avéré que ces deux-là n’étaient pas en couple.

Au cours d’une conversation avec le gars en question, me voyant intrigué par les sursauts excessifs de la dame assise à proximité, il m’a confié à peu près la phrase suivante :

-Alors elle, si on veut, c’est un peu comme un drôle de livre : Elle a toutes les pages, mais pas dans le bon ordre…

Cette représentation surprenante est depuis à jamais restée gravée dans ma mémoire. D’ailleurs il arrive que je m’en serve en pensée dans certaines situations. Et avec ma manie de tout visualiser, je l’ai imaginée en album psychédélique haut en couleurs, saturé en rebondissements anarchiques. Je l’ai simplement référencé du titre de Madame Lelivre.

J’avais par la suite un autre soir sympathisé avec elle. Son interprétation m’avait parue moins chaotique qu’ils avaient pu me la laisser entrevoir. Mais elle avait assurément une personnalité discordante d’avec les standards les plus répandus. Je me rappelle encore qu’elle méritait tout à fait sa deuxième lecture !

Cette circonstance peu ordinaire m’a rappelé ce type singulier, qu’on avait invité à venir avec nous dans une discothèque lointaine. Lui, c’était sur la piste de danse, qu’il faisait soudainement des bonds en se livrant à des gesticulations excentriques. Tout cela en vociférant une phrase aussi étrange que comique. Et ainsi, il libérait naturellement tout l’espace nécessaire autour de lui sous la boule à facettes. Et puis, une fois sa chorégraphie d’extra-terrestre qui se lâche terminée, il retrouvait toute sa réserve. Quand on a percuté que ce n’était pas des clowneries intentionnelles, on s’est évidemment amusés à spéculer sur l’origine de ces effets secondaires. Qu’il avait probablement dû chuter de la table à langer. Et certainement la tête en bas, le pauvre !

Je l’avais ensuite revu un autre jour par hasard dans un train. Il m’avait alors présenté son cahier rempli de poèmes manuscrits. C’était un recueil d’impressionnantes envolées lyriques très bien et très proprement écrites, truffées de mots savants qui m’ont ensuite encouragé à ouvrir plus régulièrement mon dictionnaire. Monsieur Lecahier, cet alien qui dansait comme un pied, était donc loin d’être complétement frappadingue !

Ce sont deux personnes que je n’ai plus jamais revues après notre deuxième rencontre.

Et moi alors dans tout cela, que suis-je ? Un carnet de notes, un roman à l’eau de rose, un guide touristique ou un bouquin de recettes ? Ou peut-être une compilation de tout ça ?

Je sais qu’il m’est arrivé de me mélanger les chapitres. De m’égarer dans ma propre lecture. Mais j’ai également démêlé des intrigues. Tiré des énigmes au clair. Biffé des passages nébuleux et sans grand intérêt. Surligné des paragraphes importants. Et aujourd’hui, il m’arrive de penser que j’en sais déjà presque trop sur moi-même.

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Le balayeur endormi

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Ceci est l’étonnant résultat d’un processus expérimental hasardeux. A la base c’était un dessin basique au trait avec quelques aplats de couleurs, mais dépourvu de fioritures, que j’ai ensuite juste pour voir, traité avec de nombreux filtres et effets numériques…

Et c’est donc l’algorithme d’un filtre informatique qui a déterminé son âge, la couleur de sa peau et qui m’a indiqué une probabilité de vécu de ce personnage : Un vieil homme fatigué qui s’offre une micro-sieste en exerçant le troisième job précaire de sa longue journée.

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La Dream Team [#4] : Teodor

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Quatrième membre d’une troupe qui en comptera cinq, peut-être même six.

Parmi les disciples de sa clique, il est celui qui a le fin nez pour tout et aussi celui qui flaire les entourloupes à distance.

Il est le garant d’une atmosphère respirable au sein du groupe. Il n’hésite jamais à mettre son nez dans les affaires et veille à ce qu’on ne le prenne pas pour une truffe.

S’il a souvent tendance à avoir le nez dans le guidon, à ses heures, il sait aussi le lever pour l’avoir dans les étoiles.

Il porte le numéro 4, un détail qui est sans importance. Mais sachez quand même qu’il préfère que vous ne lui parliez jamais de pic ni de péninsule.

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Poisson d’avril 2021

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Si on y regarde d’un peu plus près, tout semble toujours un petit peu à la base être une question de bigorneau…

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La chaine alimentaire est un concept en principe bien connu de tous. La chaine du bigorneau quant à elle, est une notion encore mal connue du grand public, quand bien même, elle lui est très intimement liée. On pense que c’est dû au fait qu’on tend généralement à ne voir dans le bigorneau qu’un mollusque qui roupille en boule la plupart du temps, pour ne se redresser qu’à des fins de reproduction.

On sait aussi que certains spécimens d’espèces terrestres peuvent en arriver à se mélanger les tentacules dans les entrelacs de ces différentes chaines. Une aberration qui peut les conduire à penser qu’ils pourront favorablement fortifier la vivacité de leur bigorneau en consommant des substances soutirées à de puissants prédateurs.

Ils croiront ensuite qu’ils graviront sans peine les maillons de la chaine du bigorneau en consommant, par exemple du potage de requin, en s’enduisant de sueur de buffle, en sniffant de la poudre de corne de rhinocéros ou en ingurgitant des extraits de testostérone de tigre.

Dans le cas des squales, ces croyances souvent aussi ancestrales qu’infondées ont d’ailleurs fortement contribué à leur surpêche ! Ils leur coupent les ailerons puis les rejettent à l’eau pour qu’ils aillent lentement agoniser au fond de la mer ni vu ni connu. On le sait bien , tout ce qui est sous la surface, doit rester sous la surface.

La finalité de la raréification de ces gardiens, c’est qu’elle engendre une altération de la régénération des fonds marins. La repousse de la végétation sous-marine et autres algues est entravée par la voracité des brouteurs, des poissons gloutons débarrassés de leur principal prédateur naturel. Ces derniers ont donc tout loisir de bouffer tout ce qui pousse et de participer activement à la désertification de leur propre environnement.

Pour terminer cet article, il faut également noter qu’il existe un championnat du monde annuel de lancer du bigorneau dans le Finistère. Mais dans ce cas précis, c’est bien de l’escargot de mer qu’il s’agit.

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Retrouvailles qui vaillent

-Hé mais, ça faisait un sacré un bail

-Ho ben, dans les dix ans, je dirais…

-Et alors, depuis tout ce temps, tout va bien ? La famille, le boulot, la santé ?

-Je n’ai pas trop à me plaindre ! Ma femme s’est barrée avec un jeune et mes enfants ont tous quitté le nid. Et je suis “déjà” trop vieux pour espérer trouver un job stable, intéressant et régulier…

-Aïe ! Mais, reste la santé alors ? Ah mais attends, que je me souvienne : Tu entendais des voix il me semble ?

-Heum… Non, aucune idée où t’as vu ça : Je n’ai jamais entendu de voix ! C’était un problème de gestion du stress.

-Ah bon, j’ai cru que…

-Non non, vraiment ! Pas de voix… Mais à bien y réfléchir, ça aurait peut-être pu être sympa que Freddie Mercury vienne me chanter un « we are the champions » dans ma tête de temps en temps ! Mais et puis toi alors, tout va bien ?

-Moi c’est un peu pareil que toi. Mes gamins sont mariés et parents. Et je vis chez ma mère parce que je suis au chômage et qu’elle se sent seule, la pauvre…

-Houlà c’est rude ! Mais reste au moins la santé alors … Ah mais attends… tu n’avais pas des hallucinations toi ?

-Haha, mais non t’es con… Je n’ai jamais eu le moindre problème de vision. Quoique, j’ai évidement perdu quelques dioptries dans l’exercice. Mais pour l’instant, rien de trop préoccupant à ce qu’on m’a raconté…

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