Il y a un monstre dans mon monde

Il était une fois dans un Univers parallèle, un Monde parallèle où on avait pris l’habitude de créer et d’imposer (ou pas) des monstres qui finissaient par devenir aussi voraces qu’incontrôlables.

Il faut dire que le prix à payer pour devenir Maître de l’Univers pour un Maître du Monde en exercice était tellement exorbitant, qu’il était devenu monnaie courante de répartir toutes les notes de frais des candidats potentiels sur l’ensemble des consommateurs et des contribuables. Un système de cotisations volontaire assurait la participation financière au projet de tous ceux (ou presque) qui n’avaient pas le profil requis pour la fonction.

L’aspirant Maître de l’Univers pour qui un seul Monde ne pouvait plus suffire, devait commencer par partir à sa conquête. Pour cette phase opérationnelle qui n’était pas de tout repos et évidement loin d’être exempte de risques, il avait envoyé au charbon du petit personnel non qualifié formé à la hâte. Il s’agissait d’étudiants endettés, de travailleurs précaires sur appel et des stagiaires ravis de bosser gratuitement et universellement.

Le Maître de l’Univers en devenir n’eût pas non plus à dilapider une fortune en fonds propres pour s’équiper en besoins matériels et en infrastructures techniques. Ces budgets étaient intégralement couverts par les rentrées publicitaires de sponsors excités par les opportunités d’ouverture de nouveaux marchés. Les surfaces au sol pour accueillir les pas de tir et les équipements avaient été gracieusement offertes ou mises à disposition par de généreuses collectivités publiques trop heureuses de soutenir toutes les formes d’innovation

Une fois l’Univers conquis avec pugnacité, sa colonisation n’avait malheureusement pas pu se faire en un jour non plus. Et c’est dans la perspective de profiter pleinement de ce trône de Maître de l’Univers chèrement acquis, qu’il lui fallut accéder à l’immortalité : De nombreuses années de recherches furent nécessaires pour la mettre au point dans des hautes écoles spécialisées et des universités. Des institutions qui déjà avaient détaché une équipe des meilleurs cosmologues pour vérifier que l’univers était bel et bien suffisamment en expansion, pour qu’une entreprise de taille universelle puisse y assurer sa croissance et sa prospérité.

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Un texte repêché dans les non-publiés 
pour être résumé et remodelé.

Voilà et maintenant retour sur terre ! 

Il y a un monstre sous mon lit

Évidement que je suis resté un grand enfant ! Même si en grandissant, j’ai complétement occulté certaines terreurs récurrentes de mes plus jeunes années !

Aujourd’hui par exemple, je n’ai plus la moindre pointe d’hésitation et ne ressens plus de pincée de frayeur avant de poser les pieds à terre en quittant les hauteurs réconfortantes de mon berceau !

Les chances qu’il existe une quelconque créature planquée sous mon lit, capable de patienter durant de nombreuses heures, que sa seule proie loin à la ronde ose enfin se risquer à découvert, sont tombées à zéro.

Mais tout ça, c’est surtout parce qu’avec les années, ma notion du temps a énormément évolué !

Et puis à cette lointaine époque, je redoutais une sorte de crocodile. Une créature physiquement assez plate et volontiers silencieuse et immobile pour se sentir éternellement à l’aise dans un espace aussi retreint en hauteur entre un grillage de ressorts grinçants et une descente de lit poussiéreuse.

Mais l’hypothèse qu’il puisse s’agir d’un cocodrille assez allergique aux eaux stagnantes pour préférer squatter mon parquet ciré, a également au fil du temps perdu en crédibilité dans mon jeune esprit. En général dans la nature, un prédateur digne de ce nom est doté sur mesure des meilleures évolutions facilitant les captures qui assureront sa survie. Et dans ce cas, la gueule horizontale du croco ne me semble plus vraiment être le concept idéal pour se saisir d’une paire de chevilles bien verticales au saut du lit. Parce que ce lézard géant mal intentionné ne disposerait pas de l’espace nécessaire sous plafond pour l’ouvrir en grand ou pour pivoter sur son flanc pour adopter une position plus favorable à une attaque efficace de mollets…

Non ça y est, le croco sous le sommier, on me la fait plus. Mais tout ça, c’est aussi parce qu’avec le temps, mes facultés en vision spaciale tridimensionnelle et mes connaissances en cinématique ont considérablement évolué !

En fin de compte, ce serait bien mieux si le monstre sous le lit serait une sorte de serpent-limace ou de pieuvre extra-plate… Ah c’est bête, j’aurais du y penser plus tôt.

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Célibatman

Extrait d’une conversation téléphonique qui a eu lieu dans la Célibatcave

Notez qu’on “n’entend” pas le son de la voix de l’interlocuteur à l’autre bout du fil, ici représenté par un -…/.

-…/.

-Ouiii je vais bien merci et toi ?

-…/.

-Nooon, toujours célibataire ! Oooh tu comprends, maintenant que j’ai épongé toutes mes peines de cœur, j’aurais tendance à éviter de replonger la tête la première…

-…/.

-Nooon je ne me suis pas encore inscrit sur une appli de rencontres… Tu sais, j’ai encore du mal avec cette idée dans ce domaine-là, de passer des commandes en ligne.

-…/.

-Nooon rien de concret en vue dans la vraie vie non plus… Rien n’a changé : je suis toujours aussi transparent aux yeux de celles qui me tapent dans l’œil… Et ne me demande pas pourquoi, mais généralement celles qui me voient aussi sont soit déjà en couple, soit polyamoureuses, soit pansexuelles, soit d’une autre communauté particulière qui n’est même pas encore inscrite sur ma boussole.

-…/.

-Ooooh tu sais, mon palpitant s’est toujours enflammé un peu vite et je préférerais ne plus avoir à sauter en catastrophe sur l’extincteur … Et puis depuis que je me suis fait implanter un modèle en pierre, tu n’y mets plus le feu avec une simple étincelle ! Ce modèle-là, déjà pour le faire monter en température, c’est au minimum au flambeau qu’il faut s’y attaquer…

-…/.

-Mais nooon ! Ce n’est pas à ce point. J’avais récemment eu un immense béguin pour une créature de rêve au cœur d’or. Une véritable princesse à courtiser avec passion et assiduité. Mais tu me connais : moi et le protocole, ça fait vite deux ! Et comme je souhaitais moi-aussi faire valoir mes modestes revendications, on s’est un peu marché sur les pieds pendant la danse nuptiale … Et puis le temps a passé et aux dernières nouvelles, elle est en couple avec une fille. Alors j’ai classé l’affaire. Mais j’ai quand même conservé son dossier à portée de mains, on ne sait jamais…

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Une rare photographie de Célibatman quand il est de sortie en soirée costumée pour protéger la veuve et éventuellement aussi l’orphelin, lorsqu’il y en a déjà un qui traine

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Juste à côté de mes pompes

Il y a quelques jours, une jeune femme m’a fait le coup de la panne d’essence !

C’était une première pour moi. Je n’avais moi-même jamais eu recours à ce stratagème pour tenter ma chance et n’avais même pas été mis au parfum qu’il existait aussi une pratique féminine, visant à prétexter une panne sèche dans le but de trouver l’âme sœur, du carburant et du super plus si affinités.

Pour moi la tradition voulait que ce genre de tentative ait lieu en roulant en rase campagne, loin de tout puits de pétrole. Mais là surprise ! Voilà que la dame tente de me faire le coup de la panne d’essence dans une station service ! C’est les filles ça ! C’est le second chromosome X, ça change la donne ! Elle comptait sans doute tirer bénéfice de cet effet de surprise !

A mon arrivée à la station, elle se trouvait déjà en compagnie d’un homme. J’avais pensé qu’il s’agissait du pompiste. Curieusement, il s’était volatilisé le temps que je descende de ma monture assoiffée.

C’est postée à l’affût à l’endroit stratégique, devant l’automate de paiement, qu’elle m’intercepte et que, les yeux dans les yeux, elle me signale la gravité de sa situation : La pompe est en rade !

J’ai estimé qu’il s’agissait là d’une question de survie. C’est donc de ma voix la plus rassurante en appuyant un clin d’œil coquin que je lui ai répondu : 

  • Oh mais c’est bête ça ! Et maintenant alors, qu’allons-nous bien pouvoir faire ?

Visiblement impatiente que je passe à l’action, elle me conseille :

  • Vous devriez peut-être essayer !!! (Ce qui était pour le moins direct comme invitation)

Et pour me faire comprendre que j’étais peut-être sa dernière chance, elle ajoute que sa précédente tentative avec le pompiste venait juste d’échouer !

J’ai dû la décevoir en lui révélant que j’étais fiancé depuis peu et que je ne pouvais lui offrir mon consentement. Mais j’ai débloqué la situation en lui dévoilant que j’allais exceptionnellement pour elle, me servir de mon don télékinémystique : un pouvoir secret qui répare instantanément toute machinerie récalcitrante. J’ai fixé intensément l’automate de paiement des yeux, le temps que la magie opère et j’ai pu faire le plein à la colonne voisine de la sienne.

Elle a ensuite rempli son réservoir elle aussi, en me regardant avec des yeux brillants, comme si elle était en présence de l’adjoint de David Copperfield. Je pense qu’elle n’a pas pu s’empêcher de s’imaginer les moments merveilleux qu’on aurait pu partager, si le dérangement avait du se prolonger…

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Lien Wiki

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Une jeune fille lumineuse et espiègle

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A peu de choses près, mes premiers pas à l’aquarelle, mais cette fois-ci, avec des sensations de plaisir et de magie que peuvent procurer cette technique. Il se pourrait maintenant que j’y revienne plus souvent.

Une belle scène inspirée d’une rencontre fugace et inoubliable que j’ai vécu à deux pas de l’océan et que je m’étais promis d’immortaliser. Elle s’était livrée à ce drôle de petit jeu en réapparaissant par surprise, juste pour me faire savoir qu’elle avait remarqué que je l’avais remarquée. Elle devait avoir quinze ans et elle irradiait magnifiquement. Et les deux ou trois p’tits gars qui se trouvaient avec elle juste avant, étaient visiblement tous raides-dingues d’elle.

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Rien que des mots !

Quelqu’un avait murmuré dans mon dos :

Ce ne sont peut-être que des mots !?

Mais se pourrait-il alors qu’à la place

Quelques images à elles seules les satisfassent ?

C’est par la suite que j’ai choisi de me taire

Que j’ai fait la sourde oreille aux commentaires

Que j’ai délaissé les beaux discours et évité les ragots

Pour mieux voir ce qui est plus fort que tous les mots

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Quelqu’un s’était permis de chuchoter là derrière :

Que mes mots ne seraient que des paroles en l’air !

Alors j’ai laissé s’envoler tous ceux qu’il me restait

Peut-être qu’aidés d’un peu de silence ils se tairaient ?

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Mon confort sonore

En prolongement de ma récente enquête sur mes forces et mes faiblesses sensorielles, je suis allé fouiller dans ma mémoire à la recherche de situations que j’ai vécues : En particulier celles qui m’avaient particulièrement exaspérées. Et j’ai pu me rendre compte que j’aurais pu m’épargner d’innombrables désagréments, si je m’étais simplement équipé de bouchons d’oreilles atténuateurs ou d’un dispositif portable de ce genre !

Aussi vrai que je peux m’extasier de véritables coups de foudre auditifs et que la musique qui me touche particulièrement parvient à élever mon niveau de plaisir et de sensibilité jusqu’à atteindre une zone “dangereuse“, je ressens évidement aussi les sensations inverses ! Je peux me sentir extrêmement incommodé voire carrément agressé et (mal) réagir en conséquence.

Dans mon cas, tout dépend énormément de si l’émetteur du son que je perçois se trouve aussi dans mon champ de vision ou pas. ( Et c’est valable pour les sensations agréables et désagréables )

J’imagine que c’est la raison naturelle pour laquelle je ne suis pas un assidu du téléphone, que je n’apprécie pas franchement de travailler dans un open space avec une visibilité partielle et que je réagis facilement négativement à l’égard de ces personnes qui se croient seules au monde et qui s’expriment plus fort que nécessaire. Je ne m’opposerait pas à ce qu’on interdise les feux d’artifice, par exemple. Tout comme le type de moto avec laquelle je circulais quand j’avais vingt ans… (Ben oui, c’est un sens qui peut s’affiner avec les années …)

J’ai fait un inventaire de ce genre de situations de mon vécu et c’est vraiment flagrant : Je me serais déjà économisé un sacré paquet de nerfs et aurais évité quelques clashes si j’avais identifié ce problème plus tôt et que j’avais entrepris quelque chose pour le garder sous contrôle !

J’ai griffonné ce croquis à titre de pense-bête pour le futur. A ma connaissance, ce modèle de bouchon n’existe pas dans la réalité et sa forme est ici seulement symbolique.

Ah, et un bon conseil, si vous avez mis un bébé en route, équipez vous à temps… Il y en a justement un là dehors dans la rue qui lâche les décibels et je ne l’ai pas en visu…

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Réplique en temps réel

Un jour, on m’avait demandé si j’étais une machine.

C’était arrivé comme ça, par surprise au cours d’une communication de routine. J’étais pris au dépourvu : Je n’avais pas pensé programmer de répartie pour répondre à cette classe de stimulations. Alors, je m’étais contenté de pouffer comme une andouille en placardant le faciès le plus neutre que j’avais pu trouver en mémoire.

Suite à quoi, mon interlocuteur n’avait pas répété ni reformulé sa question. J’en avais déduit qu’il m’avait dès lors clairement identifié en tant qu’andouille d’origine biologique Et hop, procédure terminée ! Accès autorisé…

Sa demande répertoriée nulle part dans mon code source ne pouvait donc être en lien avec aucun protocole à suivre. Le processus approprié dans pareil cas aurait-il été d’acquiescer d’un mouvement de tête puis d’appliquer la routine de bienséance de base en lui retournant la question ? Je transfère illico cette option de raisonnement sur liste d’attente et me chargerai de valider la logique de cette approche avant la prochaine mise à jour.  

Mais mon homologue était resté planté devant moi. Affichant une expression indéterminée en me dévisageant. Ça m’avait paru durer des millisecondes ! Une rapide analyse avait pointé sur la probabilité qu’il était resté captif dans la boucle d’un algorithme gourmand en vitesse de calcul. Sans doute une fonction fort complexe, chargée de collecter un nombre conséquent de variables, pour que mon vis-à-vis communicant soit en mesure de décrypter un complément de réponse à mon gloussement de stupéfaction naturel de départ.

Restait à prendre en compte la probabilité qu’il s’agissait d’un nouveau modèle récemment mis en service. Un bricolage en dépassement de budget expédié dans la rue en phase de test et en cours de mise au point. Un de ces prototypes truffés d’incompatibilités au niveau interfaces, rendant problématique l’établissement d’une quelconque alchimie avec une andouille d’ancienne génération.

De mon côté, j’ai immédiatement lancé une énumération aléatoire rapide depuis le répertoire où sont inventoriées toutes mes phrases évasives de secours. Au terme de laquelle j’ai pu lui répondre : Oooh, ça dépend des jours, comme tout le monde…

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La longue réflexion chaotique que j'avais ajoutée hier en 
commentaire ici, peut simplement être résumée en deux phrases : 
Je n'aime plus autant la technologie et les machines qu'avant !
Et il y en a de plus en plus...

Allez et maintenant on s’accorde tout de même une petite journée de sérénité !

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Interdit de rock n’ roll

J’en ai connu certains qui devaient aligner les pétards, boulotter des petits buvards ou se prendre une sévère biture pour rejoindre la stratosphère ou papillonnent de joyeux éléphants volants.

Moi, je suis interdit de rock n’ roll

Je viens de vivre une longue période particulièrement pauvre en voyages intérieurs. Avais-je subitement atteint l’âge de la retraite des prises de tête dont parlent certains ?

J’ai toujours eu à traverser des phases successives, mais là, après un palier très agréable, c’était devenu flippant. Au point que je me suis demandé si ce serait ma forme définitive et dans ce cas, si je saurais l’accepter d’un point de vue existentiel. Je ne me sentais ni déprimé ni dépité. Mais je n’étais plus qu’une grosse limace écervelée et apathique, perchée sur une feuille de laitue.

Je pense que mon cerveau faisait un régime basses calories. Pas le moindre trouble à neutraliser. Pas la moindre névrose à maîtriser. Pas d’obsession à relativiser. Et pas trace non plus d’une activité cognitive suffisante, pour me créer de nouveaux problèmes à gérer.

Pas d’autre choix que celui de m’habituer à ce grand vide. Mon cœur à son tour finirait peut-être par oublier de remuer s’il ne recevait plus aucune instruction.

C’est parce que je suis interdit de rock n’ roll

Il y a quelques jours, je me suis mis à l’aquarelle. Et c’est sans y réfléchir à deux fois que je n’ai pas respecté l’interdiction. Tout en manipulant mes crayons et mes pinceaux, j’ai écouté trois ou quatre albums. De ceux qui me procurent le plus de plaisir et qui font danser une partie de mon système pileux.

Se livrer à une activité artistique créative en musique, ça ne devrait être que du bonheur à l’état pur !

Et ça n’a pas loupé : j’ai été catapulté dans mon univers parallèle perdu pour un séjour de plusieurs jours. Et en ce moment, je dois encore me coltiner les effets secondaires désagréables de cette passionnante virée.

Maintenant je suis interdit de rock n’ roll et de mauvais poil ! Ça fait beaucoup…

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Et c’est pas parce que t’es dans la stratosphère, que t’es obligé d’aller à Mach2 !
Une précision qui a son importance : 
Cette interdiction n'inclut pas les concerts de rock. 
Lorsque je regarde jouer les musiciens que j'écoute, 
je n'ai pas à subir d'effets secondaires par la suite. 
Il est vraiment bizarre mon bug !